Et si l’on mettait les entreprises au service des associations ?

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Par Jean-Michel Pasquier Modifié le 3 janvier 2013 à 8h16

Les entreprises s'investissent de plus en plus dans des partenariats locaux avec le monde associatif - au travers du bénévolat et du mécénat de compétences notamment (don de savoir-faire personnel ou professionnel de collaborateurs, en dehors ou pendant leur temps de travail). Pourquoi ne pas aller plus loin en aménageant les liens entre l'économie marchande et le tiers secteur au travers de la création d'un "cadre" plus visible et surtout plus lisible pour les parties prenantes : un véritable Service Civique Professionnel.

Comme disait Martin Luther King dans les années 60, j'ai fait un rêve. Un rêve qui réveille et qui stimule, à l'heure où les enjeux sociétaux demandent des solutions concrètes : créer, dans nos parcours professionnels, des périodes dédiées à l'intérêt général. Des "moments", réguliers et récurrents, où nous pourrions faire le don, avec notre entreprise, de notre expertise professionnelle ou personnelle à des projets de solidarité (associations, fondations, acteurs de l’ESS) en manque de compétences et à la recherche de ressources alternatives.

Un jour offert, c'est plus de 600 siècles de temps-homme dédiés à l'intérêt général tous les ans !

C'est aujourd'hui ce qui existe de façon encore embryonnaire avec le mécénat de compétences, dispositif certes émergent, mais encore limité, en France, si on regarde les formidables gisements de savoir-faire qui pourraient aller ponctuellement vers le monde associatif chaque année. Petit calcul rapide : si chaque salarié offrait une seule journée de travail chaque année à une association - tout en gardant sa rémunération, amis syndicats, rassurez-vous -, on arriverait à plus 600 siècles de temps-homme dédiés à l'intérêt général tous les ans !

Alors je lance l'idée : pourquoi ne pas envisager un véritable "Service Civique Professionnel", favorisé par les dispositions actuelles ou élargies du mécénat de compétences, par exemple une semaine tous les ans pour chaque salarié (ex : 4 jours ouvrés, 3 jours de RTT) accompagnée éventuellement par une valorisation des acquis de l'expérience ? Cette période serait intégrable dans le parcours professionnel, et entièrement axée sur le soutien de projets associatifs à vocation sociétale, à un moment de notre histoire où des pans entiers de ce secteur sont en danger (à cause du désengagement des pouvoirs publics notamment) alors qu'ils assurent pourtant des services vitaux pour la cohésion de notre société.

Cette mécanique aurait de plus l'avantage d'offrir une visibilité et un engouement certainement accrus pour ce modèle de partenariat tripartite association-collaborateur-entreprise, et surtout de générer des échanges et un maillage local beaucoup plus fort entre tous les acteurs de la société civile. Sans compter les nombreux bénéfices pour le collaborateur ainsi missionné : retrouver du sens dans sa sphère professionnelle, découvrir de nouveaux enjeux, œuvrer pour le bien public, et plus prosaïquement recharger ses batteries au travers d’une expérience différente et humainement enrichissante.

Nous savons que nous avons tous à nous apporter les uns aux autres en terme de valeurs, de méthodes, de bonnes pratiques, de connaissances. Et tout simplement en terme d'échanges. Ministères concernés, représentations patronales, syndicats, c'est un rêve d'intérêt général : réveillons-le ensemble en 2013.

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Entrepreneur social, fondateur de Koeo.net, la plateforme du mécénat de compétences Membre du MOUVES (Mouvement des Entreprises Sociales) Engagé dans les enjeux de RSE et de RH

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