Voir le capital risque avec les yeux d’un entrepreneur

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Par Arnaud delattre Modifié le 24 juillet 2012 à 9h12

Nous venons, en juin, de doubler notre collecte de fond ISF que nous avons investi à travers vingt nouvelles prises de participation. En ces temps incertains où l’innovation et le capital risque sont plus qu’essentiels, les raisons de ce succès sont intéressantes à analyser.

C’est avant tout la marque de confiance de nos 500 souscripteurs, de vrais capital-risqueurs qui s’ignorent, qui préfèrent notre approche entrepreneuriale aux montages purement financiers dont le seul objectif est de rendre au bout de 5 ans l’argent investi.

Nous investissons dans de vraies histoires d’entrepreneurs et assumons les risques qui vont avec, pour rechercher des plus-values, justes récompenses des risques pris. Nous ne nous contentons pas de rendre l’investissement initial au bout de 5 ans, c’est à dire laisser 100 % de la performance au seul effet fiscal, car c’est selon nous contraire à l’esprit de la loi, surtout dans la période de crise budgétaire actuelle.

Cette collecte qui est double de celle de l’année dernière est une surprise pour nous, parce que les taux d’imposition ISF avaient beaucoup baissé, et que l’ensemble du marché a constaté une baisse sensible de la collecte (environ – 45 % en moyenne).

Cette campagne a donc permis 20 prises de participations, ce qui porte notre portefeuille global à 50 sociétés en forte croissance. Nous n’avons connu aucune faillite à ce jour, ce qui est totalement exceptionnel dans le métier. Ce qui prouve que notre modèle fonctionne, que l’on peut prendre des risques, et qu’il le faut si on veut vraiment pousser l’innovation.

Nous n’avons pas d’à priori sectoriel dans le choix de nos cibles d’investissement. Nous recherchons plutôt une configuration associant une vraie différentiation concurrentielle, soutenable dans le durée, rémunérée par de vrais avantages de prix, pilotée par un entrepreneur exceptionnel dont nous sondons en profondeur le potentiel et les risques. Nous ne sommes pas des fanatiques d’Excel. Encore moins des “Mozart“ du montage financier ou juridique. Ce qui compte c’est le couple formé par un entrepreneur et un projet et sa capacité à traverser un monde instable en construisant de la valeur quoiqu’il arrive.

Le risque, c’est maintenant que les dispositifs fiscaux changent encore et viennent rendre impossible le fait de continuer à drainer l’épargne des particuliers vers le Capital Risque.

En France, plus personne ne veut prendre de risques. Les particuliers peuvent accepter de la faire, mais il faut une couverture au moins partielle de cette prise de risque.

Un taux de 50 % de réduction est juste, parce l’Etat et le particulier se partagent à égalité le risque. Un taux inférieur ne marchera pas. On va retomber dans les produits type FCPI distribués par les banques, dont on a vu les résultats déplorables.

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Arnaud Delattre est co-fondateur de STARQUEST. Ingénieur Agronome (1983), diplômé de l’ESSEC (1985), Arnaud a débuté sa carrière dans le « temple » du Marketing des produits de grande consommation, Procter & Gamble (1985 – 1989), avant de devenir consultant en stratégie au sein du prestigieux Boston Consulting Group (1990 – 1994), où il a mené de nombreuses missions de déploiement stratégique, d’organisation et de croissance externe pour de grands groupes de l’industrie et des services.  Il a ensuite pris la direction Générale d’un groupe de distribution spécialisée de 1200 employés (1994 -2000), dont il a multiplié la taille par 15 en associant croissance interne et croissance externe, avant sa cession au groupe Lagardère. Après une mission d’un an pour le groupe Albert Frère sur un projet Internet, il a pris la Direction Générale de l’orfèvre Christofle. En 2003 il a choisi de pratiquer de façon beaucoup plus soutenue son activité jusque là parallèle de Business Angel. Il a investi dans 12 sociétés,avant de rejoindre en 2007 France Angels et de co-fonder le réseau Cleantech Business Angels, premier réseau national d’investisseurs de proximité agissant dans les domaines du Développement Durable. En 2008, dès le vote de la loi TEPA, il a créé avec succès une des premières holdings ISF, Objectif Gazelles, dont trois déclinaisons ont été lancées pour les campagnes ISF 2008, 2009 et 2010.

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