Environnement : à l’eau quoi !

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Par Laurent Hunault Publié le 30 octobre 2013 à 2h24

En France le prix moyen de l'eau du robinet est estimé 3,40 € pour 1.000 litres (Source : Insee 2012). Ce qui revient à 0,00034 euros le litre, en moyenne. 1,5 litre d'eau buvable par jour revient donc à 0,15 € par mois !

Une douche de 5 minutes, c'est 80 litres d'eau (source Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'énergie : ADEME). Dans ces conditions, ça représente 8 € par mois à raison d'une douche tous les jours.
Un bain de 200 litres nous fait 20 € par mois dans les mêmes conditions. Quant à la chasse d'eau (toujours selon l'ADEME) c'est 30 litres par jour. Ce qui coûte à l'utilisateur moyen 3 € par mois et par personne ! Toutes taxes comprises.

Et quand on évoque les taxes, il y a les prélèvements proportionnels et les fixes. Proportionnelle comme la TVA et fixe comme l'abonnement. La TVA nous permettrait de calculer le prix de revient moyen de l'eau en fonction de notre consommation; et l'abonnement qui reste le même même pour ceux qui consomme très peu, voire rien dans des logement temporairement inoccupés.

Mais que coûteraient à la société un manque d'hygiène ?

Mais là, on joue perso, un peu ...

Si on regarde dans le monde, des chercheurs de l'université de Twente (Pays Bas) montrent que plus d'un cinquième de l'eau utilisée disparaît dans la production de biens de consommation. Un résultat étonnant publié dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America).
Et si l'on prend un peu de recul, entre 1996 et 2005, 9 087 milliards de mètres cubes d'eau ont été consommés chaque année à travers la planète. L'agriculture en a englouti 92 %, notamment du fait de l'irrigation intensive des céréales telles que le maïs, le blé ou le riz (27 % de l'utilisation d'eau douce), ainsi que de la production de viande (22 %) et de produits laitiers (7 %).

Les Etats-Unis, qui ne représentent que 5 % de la population mondiale, constituent le troisième consommateur d'eau douce (1 053 milliards de m3 par an), après les beaucoup plus peuplées Chine (1 207 milliards de m3) et Inde (1 182 milliards de m3). Ramenée par habitant, la consommation américaine d'eau s'élève à 2 842 m3 annuels, contre 1 089 m3 pour la Chine, 1 071 m3 en Inde et 1 385 m3 en moyenne mondiale.
Si l'empreinte eau de la Chine reste réduite c'est parce qu'elle reste cantonnée (he oui) à son territoire. En raison des pénuries d'eau chroniques en Mongolie intérieure, elle pourrait rapidement devenir dépendante du reste du monde. D'ailleurs, pour sécuriser son alimentation, la Chine a déjà posé un pied en Afrique en achetant ou louant à long terme des terres arables.

Alors, si on la jouait moins perso ...

Certains me diront que pour fournir ce précieux liquide à ceux qui en manquent, on peut dessaler l'eau de mer. Que pour dessaler l'eau de mer il y a le solaire ou le nucléaire. Mais cela demande énormément d'énergie et les infrastructures corrodent avec le temps car elles sont soumises à des concentrations de sel élevés. De plus ces usines de dessalement sont érigées avec l'aide du pétrole, de composantes électroniques et électriques qui proviennent de molécules organiques liés à des métaux précieux généralement rares. Quand on parle de moyen, ce n'est donc pas seulement une question d'argent mais de ressources.

Et quand on évoque les ressources, on pense aux plus connues. Qui sait que des graines grosses comme un pois, le Moringa oleifera, un arbre très répandu, pourraient apporter une solution aux problèmes d'eau dont souffrent les pauvres du monde.
« La technique des graines de Moringa oleifera peut être une méthode intéressante, durable et abordable pour réduire les maladies hydriques et peut améliorer la qualité de vie d'une grande partie des pays pauvres, » a dit à IRIN Michael Lea, auteur et chercheur à Clearinghouse , une organisation canadienne qui travaille sur les technologies à faible coût de purification de l'eau.
Selon l'étude publiée en 2010 par Michael Lea, les graines de Moringa, un arbre (décrit aussi comme un arbuste) qui pousse en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, sur le sous-continent indien et en Asie du Sud-Est, peuvent être écrasées pour en faire une poudre et mélangées avec de l'eau de surface pour obtenir une réduction de 90 à 99 pour cent des bactéries, ce qui permet de rendre potable une eau non traitée.
La technique n'est pas nouvelle. Des communautés soudanaises utilisent le Moringa, cet arbre polyvalent, comme source de nourriture et comme purificateur d'eau depuis des siècles.

Cette plante pousse rapidement, elle est nutritive, comestible et résistante à la sécheresse et peut être cultivée dans n'importe quel jardin. Les graines sont molles et peuvent être facilement écrasées avec des ustensiles courants, comme une cuillère et un bol.

La possibilité de purifier l'eau en utilisant des techniques aussi accessibles – et il en existe d'autres – représente un potentiel considérable pour sauver des vies.

Dans le monde, près de 1,1 million de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et la diarrhée reste la principale cause de maladie et de décès, selon le dernier rapport du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Comme il est prévu que le nombre de personnes sans accès à une eau salubre atteigne deux millions d'ici 2025, plusieurs projets indépendants de culture du Moringa ont été mis en route ces dernières années.

Dans le village de Breman Baako au Ghana, la Moringa Community cultive des plantations de Moringa qui permettent à plusieurs milliers de personnes de se nourrir.
« Le Moringa est riches en protéines et en vitamines ; les gens mangent les feuilles et utilisent les graines comme épices sur leur nourriture, » nous révèle Abu Bakkar Abdulai, directeur pour le Ghana de la Moringa Community. « Mais nous avons besoin d'eau potable, c'est pourquoi nous nous efforçons de faire connaître aussi cette autre technique aux communautés. »

Des limites

S'il est vrai que la technique a du potentiel, Kebreab Ghebremichael, expert en purification de l'eau à l'Institut pour l'éducation relative à l'eau de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), indique que c'est au niveau des particuliers qu'elle est le plus appropriée.

« La technique est simple et bon marché et bien des gens ont déjà cet arbre dans leur jardin, » a dit M. Ghebremichael, qui a étudié la technique de purification de l'eau par les graines de Moringa pour sa thèse de doctorat. « Toutefois, le Moringa brut ne peut pas être utilisé dans de larges systèmes d'eau centralisés... parce que le contenu organique des graines peut provoquer des problèmes de goût et d'odeur, si on les laisse un certain temps avant de les consommer. »

En effet, la technique de purification par les graines de Moringa marche particulièrement bien pour purifier l'eau de surface, telle que les rivières, les ruisseaux, les lacs et les eaux stagnantes, mais elle ne convient pas pour les sources d'eau souterraine. Elle ne serait donc pas capable de résoudre le problème de l'empoisonnement naturel par l'arsenic qui afflige tant de populations en Asie.

« Cette méthode n'est pas un remède miracle, mais elle pourrait servir en cas d'urgence et là où les gens n'ont aucune ressource pour traiter l'eau qu'ils boivent ».

A l'eau quoi.

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Alors qu'il a 16 ans il est victime d'un accident de la route qui le laisse gravement handicapé. Obligé d'abandonner les études techniques d'expert comptable qu'il suivait, il suit des cours du soir.Il entre dans l'administration en 1980. Muté à Lille il passe avec succès le concours de rédacteur. Il est chargé de la gestion des personnels vacataires : médecins, techniciens de surface évoluant pour le conseil général (Protection maternelle et infantile).En 2000 il souhaite aborder d'autres horizons et demande à s'occuper des subventions allouées aux associations de personnes âgées ou handicapées. Ce nouveau poste lui donne la possibilité de rencontrer bon nombre de situations et de personnes qui solliciteront ses compétences comptables et rédactionnelles. C'est là , en effet, qu'il rédige des écrits techniques appuyés par des rapports financiers à l'attention des élus du département du Nord. Comptes rendu que les responsables politiques utilisent pour prendre des décisions dans le cadre de leurs compétences administratives et les limites de leurs budgets pour favoriser, voire pérenniser, les association du département.En 2012 il choisit de quitter l'administration pour ouvrir un cabinet d'écrivain public.

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