Zone euro : un quatrième plan de sauvetage

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Par Elisabeth Guedel Modifié le 11 juin 2012 à 7h00

Eco Digest du 11 juin 2012 (2) – Les Européens sont prêts à aider l’Espagne à recapitaliser ses banques à hauteur de 100 milliards d’euros. Madrid a donc fini par appeler l’Europe à la rescousse et formulera sa demande officielle lors de la prochaine réunion des ministres des Finances, l’Eurogroupe (lire l’analyse de l’économiste Jean-Paul Betbèze pour Economie Matin). L’Espagne est ainsi le quatrième pays de la zone euro à être aidé, après la Grèce (240 milliards depuis mai 2010), l’Irlande (85 milliards en novembre 2010) et le Portugal (78 milliards en mai 2011). Au total, la facture s’élève à 503 milliards pour les créanciers de la zone euro. Parmi les quatre pays aidés, l'Irlande voudrait renégocier son plan de sauvetage. Dublin se plaint des avantages obtenus par Madrid : le gouvernement irlandais a dû mettre en place un plan d’austérité rigoureux en échange de l’aide européenne, il y a 18 mois, une contrepartie non réclamée aux Espagnols. "Cela n'a rien à voir avec ce qui a été fait dans d’autres pays” a déclaré le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, précisant que son pays avait déjà mis en place une série de réformes budgétaires et de politique de l’emploi. L’effort réclamé par les Européens sera donc concentré sur le secteur bancaire espagnol, pour éviter une faillite similaire à celle des banques grecques.

Les partis politiques grecs ont d'ailleurs largement commenté la décision de l'Espagne. Pour la droite conservatrice, c'est la preuve que la Grèce doit rester dans la zone euro, pour la gauche radicale, c'est exactement le contraire. Les partis ont toutefois laissé de côté leurs divergences ce week-end pour appeler le pays à l’unité, une semaine tout juste avant les nouvelles élections législatives. Le scrutin du 17 juin est en effet celui de la dernière chance pour le pays : il décidera de la sortie ou non de la zone euro. D’après les derniers sondages, aucune formation politique arriverait suffisamment en tête pour former, seule, un gouvernement. La droite conservatrice de la Nouvelle Démocratie, favorable au maintien dans la zone euro, arriverait légèrement en tête, devant la gauche radicale Syriza, opposée au mesures d’austérité imposées par les Européens et le FMI en échange de l’aide financière.

En attendant, les banques étrangères installées en Grèce peuvent souffler, elles seront traitées comme les banques domestiques. Elles pourront finalement bénéficier des liquidités d’urgence de la banque centrale du pays. Un soulagement pour la Société Générale via sa filiale Geniki, mais surtout pour le Crédit Agricole, dont la filiale Emporiki, a déjà perdu 6 milliards d’euros depuis le début de la crise. Cette perte pourrait doubler en cas de sortie d’Athènes de la zone euro...

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