Le bois fait du bien sans faire de bruit

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Par Luc Charmasson et Laurent Denoirmandie Publié le 31 juillet 2012 à 9h51

La filière forêt bois française a beau couvrir 1/3 du territoire national, compter 440 000 emplois, générer 60 milliards de chiffre d'affaires et être le principal acteur de la lutte contre le changement climatique, personne n’en parle.

Pourtant, à un moment où se succèdent les fermetures d’usines, la filière Forêt-Bois française pourrait, elle, créer des emplois industriels et ruraux durables en valorisant mieux une ressource forestière sous exploitée.

« Le projet Forêt-Bois pour la France », présenté par les Interprofessions (FBF et FBIE), propose une véritable stratégie de filière pour la période 2013-2020 qui repose sur deux piliers : pérenniser la forêt et valoriser la ressource bois.

Les actions (accroissement de la collecte, adaptation de la forêt au changement climatique, innovation dans la valorisation des bois, recherche de nouveaux usages) sont finançables par les fonds issus de la mise aux enchères des quotas carbone (payés par les principaux émetteurs de CO2) comme le prévoit, à partir de 2013, une directive européenne.

En effet, qui plus que la filière Forêt-Bois, compensant 25 % en moyenne des émissions nationales sur la période, serait légitime de ce juste retour ?

C’est pourquoi, la Profession encourage l’Etat à affecter 25 % des sommes en jeu à un fonds dédié, le Fonds Forestier Stratégique Carbone (FFSC) en charge de financer les actions ciblées et d’en assurer le suivi (création de 25 000 emplois durables, pérennisation de la forêt, limitation des déficits commerciaux en bois et en énergie, lutte contre le changement climatique, valorisation des matières premières).

Sa gouvernance serait assurée conjointement par l’Etat et les Interprofessions. Voilà une décision peu coûteuse mais qui rapportera gros à la France au niveau social, économique et environnemental ! A contrario, un statu quo conduirait au sacrifice de la forêt française et de son industrie (dépérissement des peuplements, disparition du puits carbone, aggravation du déficit commercial).

Redresser le tir, en matière forestière, prendrait alors des décennies. Aujourd’hui, la nouvelle politique carbone européenne offre l’opportunité à la filière Forêt-Bois de faire valoir ses atouts en matière de lutte contre le changement climatique. Elle doit assumer son rôle majeur dans le développement de la bioéconomie. C'est une question d'intérêt général.

Votez pour le juste retour du carbone à la filière Forêt-Bois, pour un développement durable de la France !

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Luc Charmasson, est le président de l’organisation interprofessionnelle FBIE (France bois Industries Entreprises). Il préside par ailleurs le GIE GIPEN et promeut le développement d’entreprises industrielles familiales indépendantes. En outre, il est à la tête de la Fédération des Industries du Bois dans la Construction (FIBC), de l’Union des Industries du Bois (UIB) et est également vice-président du CODIFAB (Comité professionnel de développement des industries du bois).Laurent Denormandie vient d’être nommé président de l’interprofession FBF (France Bois Forêt), le 26 juin 2012. Il est le fondateur de la société Sylvabois, entreprise d'exploitation forestière au sciage et à la transformation.Laurent Denormandie est devenu Président du Syndicat FNB de l'Aisne en 1994 et Président de la Fédération Nationale du Bois en 2002. Il est par ailleurs Vice-Président de l'Office National des Forêts, en charge notamment des contrats d'approvisionnement, membre de l'association interprofessionnelle France Bois Industries Entreprises.

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