Kerviel a-t-il servi de leçon ?

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Par Eric Delannoy Publié le 21 mai 2014 à 2h18

Nouveau pourfendeur d’une finance "no limit" dont il a pourtant été un des acteurs, Jérôme Kerviel, de retour en France vient d’être incarcéré à la prison de Nice. Avec son nouveau positionnement, il suscite pourtant l’intérêt de la classe politique dans un contexte d’élections européennes où la finance est plus que jamais au cœur des débats. Eric Delannoy, spécialiste du secteur bancaire et Vice-président de weave, cabinet de conseil en stratégie opérationnelle, livre son analyse.

Analyse

Il est symptomatique que lorsque l’on parle de Kerviel, personne ne connaisse exactement les chefs d’accusation pour lesquels il a été condamné. Tout le monde ne parle que du rapport entre lui et la banque et de l’amende surréaliste qu’il a subie, (par la suite remise en cause par la Cour de Cassation). Pourtant, Jérôme Kerviel a été condamné pour escroquerie : faux et usage de faux et abus de confiance par trois instances.

Décryptage

M. Kerviel cristallise tout l’affect négatif que le populisme entretient vis-à-vis des banques, pour autant, a-t-il servi de leçon ?

On peut l’affirmer : il est le symbole d’une finance qui s’est crue toute puissante et que la crise puis les régulateurs ont progressivement ramenée à la raison.

  • - La Société Générale a tiré les leçons en termes de management et d’organisation en limogeant toute une ligne hiérarchique et dépensant des millions d’euros pour revoir toutes leurs procédures de contrôle et de gestion des risques.
  • - la profession bancaire en a tiré les conséquences en revoyant également les procédures de contrôle des risques et les modalités de motivation des traders, au dépend même d’une certaine cohérence au niveau international

Enjeux

La vague de régulation qui a suivi la crise a mis fin aux appétits sans limite d’une finance débridée. Au niveau européen cela s’est traduit par un coup de balancier sur-régulateur, pourtant, aujourd’hui comment appréhender le risque croissant de transfert de l’activité vers le shadow banking ? Comment trouver le bon équilibre entre stabilité du système financier et soutien à l’activité économique ?

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Eric Delannoy, 47 ans, est vice-président de Weave. Diplômé de l'ENSAE, de Dauphine et de Science Po Paris, il a commencé sa carrière chez Cetelem avant de devenir directeur chez PricewaterhouseCoopers puis, en 2003, responsable de la business unit CRM pour le secteur finance chez IBM Business Consulting Services. Il a rejoint Weave en 2005 pour créer l’activité banque.

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