Marche arrière toute ! Alors que le paquebot France s’engage doucement sur la voie de la rigueur - les députés viennent de voter le traité budgétaire européen, engageant ainsi l'Etat à ne pas dépasser un déficit structurel égal à 0,5% du PIB -, le Fonds Monétaire International lui intime l’ordre de faire demi-tour : il estime désormais que l’austérité n’est plus la panacée. Pourquoi ? Parce ce qu’elle pèse bien plus lourd que prévu sur la croissance ! Trop se serrer la ceinture serait donc contre productif.
Le Fonds a mesuré l'impact sur l'économie des mesures d'austérité. Avant la crise, il considérait que si l’État coupait ses dépenses d'un euro, cela se traduirait par 0,5 euro en moins de PIB. Que nenni ! Il assure maintenant qu’en fait, si l’État dépense un euro de moins, la richesse nationale produite diminue de 0,9 à 1,7 euro !
Pour faire simple, "l'austérité réduit plus fortement que prévu l'activité économique, et donc les rentrées fiscales, provoquant en fait un creusement du déficit", comme l’explique La Tribune. Le serpend se mord la queue. Car à l'inverse, si l'on continue à trop dépenser, on est sûrs de creuser le déficit. Tout est donc une question d'équilibre.
Selon les dernières prévisions, le déficit public atteindrait 7,5% du PIB en Irlande, 7,3% au Royaume-Uni, 5,7% en Espagne, 4,7% en Grèce, 4,5% au Portugal, et 3,5% en France. Seules l'Italie (1,3%) et l'Allemagne (0,4%) ont remis suffisamment d'ordre dans leurs comptes pour passer sous la barre des 3% du PIB.