Business angels : premiers moteurs de l’économie innovante ?

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Par Antoine Fléchais Modifié le 12 octobre 2012 à 4h57

Si les contraintes liées à la création d’entreprise ont été fortement allégées en France au cours des dernières années et que les porteurs de projets sont de plus en plus nombreux, la problématique du financement de l’amorçage persiste.

En effet, le nombre de fonds privés s’investissant dans les phases amont de l’amorçage demeure encore restreint et trop souvent conditionné par des logiques plus fiscales qu’entrepreneuriales. La résultante est que, le vivier de projets à fort potentiel n’est finalement pas valorisé et que, faute de financement, beaucoup de projets porteurs n’ont pas la chance de se confronter au marché.

Afin de pallier le défaut de financement de l’amorçage et de répondre aux problématiques d’equity gap, certaines initiatives sont actuellement mises en place. Parmi celles-ci, la structuration des réseaux de business angels. Entre apporteur de fonds et coéquipier d’une aventure entrepreneuriale, entre actionnaire et rôle de conseil, qui sont-ils vraiment ? Quels facteurs de sélection sont prépondérants ? Quels sont les atouts de ce type de partenaire ?

Serial entrepreneur, l’intervention d’un business angel au sein d’une start-up va au-delà du simple apport de capital. Si l’intérêt de l’opération est en partie motivé par la réalisation à terme d’un gain fiscal ou financier, l’aventure que représentent le lancement d’un concept et le retour parfois nostalgique à l’entreprenariat, demeure également un driver important.

L’objectif du business angel n’est pas nécessairement de rester au capital de l’entreprise mais plutôt d’apporter ses compétences, son réseau, ses conseils avisés à la jeune pousse qu’il a choisi d’épauler, afin de participer à son succès. Le plaisir et la fierté générés par ce challenge font aussi partie du retour sur investissement.

Si l’évaluation d’une société mature est appréhendable par des approches classiques (méthode des comparables, patrimoniale, DCF…), l’évaluation d’un projet en amorçage est principalement fondée sur le goodwill de l’équipe et le potentiel du projet. L’analyse du business plan permettra au business angel de conforter son opinion sur le rationnel des hypothèses et de jauger la qualité du business model, mais sera considérée comme théorique compte tenu de l’incertitude inhérente à ce niveau de maturité.

La décision d’investissement sera donc également fondée sur d’autres critères moins factuels, basés sur l’expérience et la sensibilité sectorielles du business angel. La compréhension du projet (comprendre dans quoi on investit) et la maîtrise du secteur d’activité concerné ; la logique et la complémentarité de son approche à celle du management ; enfin, le facteur coup de cœur qui, même s’il est irrationnel, conduit parfois à de belles histoires.

Les porteurs de projets, s’ils disposent d’une expertise technique et d’une maitrise des contraintes opérationnelles, n’ont pas toujours toutes les compétences nécessaires pour porter seuls le projet. Les business angels apportent une véritable valeur ajoutée en termes d’intelligence économique, de connaissance du management, de réseau, de crédibilité vis-à-vis des tiers.

Ils incarnent également le rôle de coach avec lequel le porteur de projet pourra affiner sa stratégie de développement. Tous ces aspects constituent les modalités d’un partenariat où le fondateur et son actionnaire ont des objectifs communs. En cas de succès, l’investissement du business angel sera rémunéré à sa juste valeur.

Les business angels ont pris une place primordiale dans la chaîne de financement des jeunes pousses, et plus généralement, dans le tissu économique français. Véritables coachs de l’aventure entrepreneuriale, ils apportent des conseils et des contacts précieux aux jeunes entrepreneurs.

Hommes d’affaires aguerris, ils savent voir le potentiel de projets encore balbutiants et investir là où d’autres structures plus rigides ne se risquent pas. Par leur intervention en amont du capital création, ils tendent à resserrer l’equity gap et à favoriser une plus grande liquidité sur le marché du private equity.

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Antoine Fléchais est le responsable du département Finance d’Entreprise du cabinet Provadys. Il est spécialisé dans la finance d’entreprise, la gestion des risques et les systèmes d’information. 

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