Les démissions massives, preuve de la bonne santé du marché du travail

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 19 août 2022 à 9h31
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520.000520.000 salariés ont démissionné au premier trimestre en France, du jamais vu depuis 2008.

La vague de démissions observée en France fin 2021 – début 2022 ne doit pas inquiéter les décideurs politiques plus que ça. Ce phénomène est au contraire le témoignage d’un marché de l’emploi en bonne santé : l’écrasante majorité des démissionnaires retrouvent d’ailleurs un emploi dans les six mois, nous apprend la DARES, le service des statistiques du ministère du Travail.

Démissions : le record de 2008 vient d’être battu en France

Le phénomène de la Grande Démission tel qu’on l’a connu aux États-Unis au plus fort de l’épidémie de Covid-19, serait-il arrivée en France ? Comme le montre une enquête de la DARES, le service des statistiques du ministère du Travail, on peut en effet le dire. Fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a atteint un niveau historiquement haut, avec près de 520.000 démissions par trimestre, dont 470.000 démissions de CDI. C’est même légèrement plus que lors du record précédent, enregistré au premier trimestre 2008 (510.000 démissions, dont 400.000 pour les seuls CDI à l’époque).

Au premier trimestre 2022, le rapport « salariés en poste / salariés ayant démissionné » nous laisse donc avec un « taux de démission » de 2,7%. Ce dernier est actuellement plus haut comparé à son niveau lors la crise financière de 2008-2009… tout en restant en deçà des niveaux qu’il avait atteints juste avant, début 2008 (2,9%). Et sur les seules entreprises de 50 salariés et plus, le taux de démission est actuellement de 2,1%, soit son niveau le plus élevé depuis 1993.

Les démissionnaires retrouvent rapidement un emploi

Comme l’explique la DARES, ce taux de démission élevé ne doit pas nous inquiéter. Il est bas durant les crises mais augmente en période de reprise. Et ce, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide. « Durant les phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant à démissionner plus souvent », peut-on lire dans cette étude.

Autre raison de se rassurer : le taux d’emploi est actuellement plus élevé par rapport à l’avant-crise sanitaire. Et il continue de progresser pour toutes les tranches d’âge, en dépit de la nette augmentation du taux de démission. Les retours à l’emploi des démissionnaires sont d’ailleurs rapides malgré le niveau élevé des démissions : environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les six mois qui suivent.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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