C’est dos au mur qu’on est bien obligés de sortir du chapeau une solution. Un nouveau sommet de la dernière chance s’est tenu hier soir entre les représentants de la Grèce et des chefs d'Etat de l’Union Européenne, juste après une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles. Et pour une fois, la négociation n'a pas tourné au bras de fer !
Un accord en vue ?
La Grèce est dos au mur, car le pays doit notamment rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI au 30 juin. Et qu’il en est bien incapable, n’ayant plus un sous dans ses caisses. Et que la directrice du FMI, Christine Lagarde, qui a jugé bon de rappeler qu’elle représente près de 200 pays, a précisé que "si ce n’est pas payé au 30 juin, ben c’est pas payé". Sous-entendu, il n’y aura pas de nouveau délai accordé à la Grèce.
Mais finalement, la Grèce a accepté hier soir le principe d'une prolongation de son plan d'aide actuel, le deuxième. Un accord, même temporaire, pourrait donc être conclu dans la semaine entre la Grèce et ses créanciers (FMI, UE, BCE). Cela a provoqué un regain d’optimisme sur les places boursières européennes, qui ont clôturé en forte hausse.
L’espoir renaît donc de ses cendres, après des semaines, pour ne pas dire des mois de négociations infructueuses, entre colère, dépit et impuissance. Avec le risque, in fine, que la Grèce se déclare en défaut de paiement, faute de pouvoir rembourser ses dettes en temps et en heure, prélude à une sortie du pays de la zone euro, et même de l’Union Européenne. Ce serait la première fois dans l’histoire qu’un pays de l’OCDE serait en défaut de paiement.
Des propositions jugées "consistantes"
Dans la journée, les responsables politiques grecs (hormis Alexis Tsipras, le Premier ministre, qui avait préféré se rendre en Russie pour un Forum Economique, signe d’un rapprochement avec Vladimir Poutine et possible provocation envers l’Europe) avaient mis sur la table de nouvelles "idées". Ses créanciers lui demandent notamment de réformer le système des retraites, dont le coût est estimé à 19% du PIB, et la TVA.
Ces idées ont été plutôt appréciées par la troïka. Il était temps ! "Les Grecs ont enfin envoyé un document qui ressemble à ce que les institutions réclament depuis des semaines, avec des propositions consistantes" expliquaient au Monde des sources européennes.