L'Europe n'a pas fini de ramer pour que le bateau de la Grèce ne coule pas. En citant un document de la Bundesbank dévoilant un futur plan de d'aide avant début 2014, « Der Spiegel » crée une faille dans la façade optimiste de la Chancelière allemande.
Le document en question, présenté comme un rapport de la Bundesbank (Buba) pour le ministère des Finances allemand et le FMI, estime que les partenaires européens « vont certainement s'accorder sur un nouveau plan d'aide à la Grèce » d'ici 2014 au plus tard.
Un effort de 11 milliards pour l'Europe
Un rapport du FMI apparu cet été confirme qu'il manquerait 11 milliards d'euros à la Grèce pour tenir son objectif d'endettement en 2014 et 2015. Le ministre des Finances allemand s'est également prononcé à ce sujet, affirmant qu'il ne faisait plus l'ombre d'un doute que la Grèce bénéficiera d'un nouveau soutien financier si ses comptes sortaient du rouge.
Les experts de la Buba sont néanmoins pessimistes au sujet de ce plan d'aide et émettent de « sérieux doutes ». Les risques seraient « exceptionnellement hauts » alors que le gouvernement grec ne parvient à effectuer une performance qu' « à peine satisfaisante ».
Une information délibérément dissimulée ?
L'information dévoilée par « Der Spiegel » n'a donc rien de nouveau... dans les hautes sphères politiques allemandes. Mais au sein de la population, c'est une autre histoire qui pourrait écorcher quelque peu l'image d'Angela Merkel à un moment important. En effet, les élections sont pour le 22 septembre.
La Chancelière et son ministre des Finances font régulièrement des déclarations optimistes au sujet du redressement de la Grèce. Les révélations par « Der Spiegel » font apparaitre un bilan bien moins rose que ce que la coalition d'Angela Merkel laisse penser. Ses principaux opposants, notamment le parti social-démocrate, l'accusent de dissimuler aux contribuables les retombées économiques d'un nouveau financement d'une aide à Athènes. Et si la Chancelière minimisait délibérément la situation pour faire bonne figure à l'approche des élections ?
Qu'Angela Merkel se rassure : en pole position dans les sondages, ce n'est pas cette information qui changera la donne.