Autoroutes : grève prévue… mais vous paierez quand même le péage

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 février 2018 à 7h23
Autoroute Peage Hausse 1
3,2%Le chiffre d'affaires de Vinci Autoroutes a augmenté de 3,2 % en 2017.

Les syndicats des salariés de plusieurs sociétés gestionnaires d’autoroutes de France ont appelé à faire grève le week-end des 24-25 février 2018. Un week-end de chassés-croisés lié aux vacances scolaires. Une tentative de faire pression sur les gestionnaires pour demander une augmentation de salaire qui n’a pas été accordée intégralement.

Mais si vous espériez que, de fait, vous n’alliez pas payer le péage vous vous mettez un doigt dans l’oeil.

Le personnel qui ne fait pas grève va compenser le personnel gréviste

La grève avait été annoncée et a été maintenue, les gestionnaires n’ayant pas accordé toutes les revendications salariales des syndicats. Elle aura bien lieu et les syndicats espéraient faire un coup de poker : faire grève lors d’un week-end de chassés-croisés c’était potentiellement priver les gestionnaires de milliers d’euros de recettes de péages.

Pas question, leur ont répondu les gestionnaires des autoroutes concernées : chez Vinci, qui a publié un communiqué de presse en réponse à l’annonce du maintien de la grève, on précise que les « personnels non grévistes » vont assurer la « continuité du service autoroutier ».

Vinci précise bien : « le passage et l’assistance au péage » seront assurés durant tout le week-end. En somme : pas question de laisser passer un week-end entier de chiffre d’affaires, surtout un week-end aussi stratégique que celui-ci. Les vacanciers paieront leur péage et plein pot !

Un conflit sur des revendications salariales

La grève, elle, est liée à un « ras-le-bol » » généralisé selon les syndicats : ces derniers demandent à Vinci, Escota et Cofiroute (représentant 45 % du réseau autoroutier français), une augmentation de salaire de 1,2 % et une augmentation de 50 euros bruts par mois.

C’est cette somme en plus qui pose problème : les sociétés gestionnaires la refusent en bloc et ce malgré des chiffres d’affaires en forte hausse tout comme des résultats nets en augmentation en 2017. Pour les syndicats ces 50 euros de plus par mois seraient simplement un « rattrapage de ces dernières années ».

Détail amusant : les sociétés d’autoroutes ont tout fait pour réclamer un « rattrapage » sur les péages lié au gel de l’augmentation voulu par Ségolène Royal en 2015… mais ne veulent pas rattraper le salaire de leurs employés.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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