Avec l’élection de Donald Trump, la classe politique française déchante

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Par Ludovic Grangeon Publié le 15 novembre 2016 à 5h00
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Avec l’élection de Donald Trump, la classe politique française déchante - © Economie Matin
40 000 eurosLa dette de l'Etat représente 40 000 euros par Français.

Depuis plusieurs décennies, des ouvrages clairvoyants annoncent qu’il va pleuvoir sur le monde politique. A chaque fois, nos élites dirigeantes cherchent à se convaincre que ce sera pour demain, qu’il fait beau, et même qu’ils vont voter une loi pour qu’il fasse beau tous les jours.

Et puis un jour, par un coup de tonnerre comme par exemple l’élection de Trump, on se rend compte qu’il pleut, qu’il pleut très fort sur eux.

Une nouvelle ère s’ouvre, sans doute la fin de la mondialisation, et le début de la reconquête des territoires. Le "Nouvel Ordre Mondial" vit ses dernières heures comme le mur de Berlin, qui avait chûté curieusement à la même date: le 9 novembre 1989. Mais nous vivons aussi la prophétie de Tocqueville: la démagogie tue la démocratie.

Cela fait quarante ans que des ouvrages décrivent précisément les difficultés dans lesquelles s’enfonce la France. Citons les par cruauté . Dès 1947, Jean François Gravier préfigurait le travail remarquable de Christophe Guilluy sur la « France périphérique » par un livre qui s’appelait déjà « Paris et le désert français ». En 1976, Alain Peyrefitte, pourtant membre de l’establishment, publiait « le mal français ». Roger Fauroux, ministre, directeur de l'ENA, rééditait l’analyse avec « Etat d’urgence » en 2004. En 1974, René Lenoir, l’homme qui a mené toutes les réformes sanitaires et sociales aux côtés de Simone Weil, sortait un ouvrage au retentissement considérable, à des millions d’exemplaires : « les exclus », où il démontrait à l’époque que déjà un Français sur dix était totalement ignoré, délaissé.

René Lenoir, par la suite directeur de l’ENA puis conseiller à la Présidence de la République, constatait l’explosion de ces phénomènes d’exclusion par une autre expression en janvier 2009 dans la revue de l'IRFED : « le sourd craquement du monde », mondialisation sans règles qui nous broie lentement avec la finance aveugle pour seule raison.

La dernière chance

L’OCDE vient de sortir une étude qui démontre que même les grandes villes entrent à leur tour dans les profondes inégalités qui frappent déjà les campagnes et les villes moyennes. Ce sont ceux-là qui ont élu Donald Trump pour simplement essayer de trouver une autre solution dans leur total désespoir. La rencontre Obama-Trump n'est pas une simple politesse. C'est la terrible conscience soudaine par Obama d'une dernière chance qui débouchera sur le chaos en cas d'échec. Il n'y aura pas de marche arrière vers les vieilles ficelles politiciennes, définitivement grillées. C'est la même chose en France ou en Grande Bretagne.

Quant à nos "élites", citons la « Nomenklatura française » de Sophie Coignard paru en 1986, le « Toujours plus » de François de Closets en 1984, « les Intouchables » de Ghislaine Ottenheimer en 2004, qui compte les millions de victimes économiques, les centaines de milliards perdus par les technocrates parachutés à la tête des grands groupes, Vivendi, Gan, France Telecom, Crédit Foncier, AGF, BERD, UAP, Worms, Crédit Lyonnais etc...la liste est longue...ou même « la France qui tombe » de Nicolas Baverez en 2003, terrible constat du déclin français, les ouvrages sont nombreux et implacables. Ces seules pertes de nos technocrates pèsent deux fois la dette de l'Etat que nous payons tous, et qui s'élève à 40 000€ par Français. Jusqu'à présent nous pouvions encore payer, mais c'est fini, même les bijoux de famille sont partis. En cinq ans seulement, nous venons d'accroitre notre dette publique de 50%. Nous jouons notre dernière chance.

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Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur. Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

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