Immigration : Bruxelles cherche une autre fin au « Camp des Saints »

Par Olivier Sancerre Modifié le 21 avril 2015 à 6h47
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5000Un quota de 5 000 réfugiés, répartis entre les États membres sur une base volontaire, est actuellement à l'étude à Bruxelles.

Quelle réponse donner après le drame qui a coûté la vie de 700 à 950 migrants, candidats à l’eldorado européen, dont le rêve s’est brisé en mer Méditerranée ? C’est tout le sens de la réunion des chefs d’État et de gouvernements ce jeudi 23 avril.

Les Européens vont devoir s’entendre sur plusieurs mesures afin d’éviter qu’un tel drame se reproduise. Il ne sera sans doute pas question de trouver des réponses aux causes profondes de cette immigration, car « il n’y en a pas », comme l’admet Donald Tusk le président du Conseil européen.

Mare Nostrum trop cher

En revanche, il est certainement possible de mettre sur pied des dispositifs de prévention et de sauvetage en mer. Jusqu’à présent, c’est surtout l’Italie qui a porté l’effort, avec l’opération Mare Nostrum qui a duré un an avant de s’arrêter à l’automne dernier. Motif : trop cher. Le pays ne peut pas supporter seul les 9 millions d’euros nécessaires à la surveillance de la mer Méditerranée.

L’Europe a bien tenté de reprendre le flambeau avec l’opération Triton, mais ce dispositif à 3 millions d’euros ne consiste qu’à contrôler les mers. Pas question pour les États membres ne voulaient pas entendre parler d’éventuels sauvetages (et de leurs financements) afin de ne pas provoquer d’appel d’air pour les candidats à la migration et leurs passeurs.

Développement de Triton et accueil des réfugiés

Aux termes des discussions qui vont avoir lieu cette semaine pour répondre au drame, le renforcement de Triton est évidemment sur la table. Il y a également une amélioration de la prise en charge des réfugiés, chaque pays européens pouvant être amenés à accueillir un quota de migrants sur son territoire afin de répartir l’effort. Tout cela sera-t-il accepté ? À la lumière des morts, il est temps que l’Europe fasse preuve de solidarité.

Journaliste adepte des nouvelles technologies et de l'économie en général, Olivier est aussi un féru d'histoire et pour son plaisir, il parcourt les musées partout dans le monde.