Le gouvernement revient sur une promesse faite aux entreprises de réduire les impôts de production. La suppression d'une contribution (qui rapporte 7 milliards d'euros par an) se fera finalement en deux temps.
Elisabeth Borne l'avait affirmé durant son discours de politique générale, début juillet : la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) allait être supprimée en 2023. Malheureusement, ce ne sera pas tout à fait le cas. Bruno Le Maire est en effet revenu sur le sujet devant les caméras de LCI : « Nous supprimerons cet impôt de production en deux fois, sur 2023 et sur 2024 ». Le ministre de l'Économie souhaite ainsi soulager les finances publiques, sachant que des dépenses supplémentaires vont être engagées pour protéger le pouvoir d'achat des Français en cette période d'inflation galopante.
Trajectoire en deux temps
Le locataire de Bercy s'est toutefois voulu rassurant envers les entreprises : « En 2023, il y aura une baisse de quatre milliards des impôts de production ». La CVAE rapporte actuellement environ 7 milliards d'euros chaque année. Pour assurer de sa bonne volonté, Bruno Le Maire a également annoncé que « cette trajectoire en deux temps sera inscrite dans le budget 2023 pour que toutes les entreprises, notamment les industries auxquelles j’attache une importance vitale, aient l’assurance qu’effectivement cet impôt de production sera supprimé en 2024 ».
Les patrons en colère
Malgré tout, la perspective de ne pas bénéficier d'une suppression totale de cet impôt ne fait pas les affaires des patrons. Le Medef, en la personne de son numéro deux Patrick Martin, a ainsi déclaré aux Echos : « Nous ne comprendrions pas que la CVAE soit une variable d’ajustement budgétaire au moment où les entreprises souffrent également de l’inflation, de l’intensification de la concurrence internationale et doivent aussi investir dans le décarbonation ». Un nouveau front s'ouvre entre le gouvernement et les chefs d'entreprise.