Fin de récession en vue pour l’économie iranienne ?

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Par Pierre Delville Publié le 10 septembre 2014 à 13h55

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré mardi que son gouvernement voulait sortir l'économie de son pays de la récession après avoir réussi à maitriser l'inflation qui avait atteint 40%, lors d'un discours retransmis à la télévision d'Etat.

Le recul de la stagflation

« Le pays a été confronté à une stagflation sans précédent. Durant l'année iranienne 1391 (ce qui correspond à la période allant de mars 2012 à mars 2013) nous avons eu une croissance négative de 6,8% et en 1392 (mars 2013-mars 2014) une croissance négative de 1,1%% », a déclaré M. Rohani devant un parterre d'économistes invités pour présenter le plan du gouvernement. Il a par ailleurs expliqué qu'il allait favoriser les exportations non pétrolières pour relancer la production, en attendant la levée des sanctions économiques internationales imposées contre le pays à cause de son programme nucléaire controversé.

« Deux années de récessions accompagnées d'une inflation de plus de 30% est sans précédent dans notre histoire », a affirmé Rohani. Alors qu'il a pris ses fonctions il y a presque un an jour pour jour, il a par ailleurs ajouté que « l'actuel gouvernement est une victime et a hérité de ces problèmes économiques ». Une petite pique envers Mahmoud Ahmadinejad, accusé indirectement d'avoir injecté massivement des pétrodollars dans l'économie iranienne.

« Pour sortir de la récession, il faut une politique de croissance, ce qui est en contradiction avec le contrôle de l'inflation, (...) mais le contrôle de l'inflation parallèlement à une politique pour sortir de la récession est la volonté du gouvernement », a t'il ajouté. « Il faut enlever les obstacles devant les exportations non pétrolières pour permettre l'augmentation de la production » a t-il précisé en mentionnant le fait qu'il était contre l'utilisation de la planche à billets par son gouvernement.

100 milliards de dollars nécessaires

Pour sortir de la récession, l'Iran aurait tout de même besoin de 100 milliards de dollars selon les experts. Dans une première phase de mise en œuvre des accords de Genève, le gouvernement américain a débloqué une partie des avoirs gelés de l'Iran, ce qui pourrait amorcer une amélioration de la situation économique du pays. Néanmoins, pour Ahmad Alavi, économiste iranien, « ce montant est très en deçà des besoins de l'Iran. L'économie iranienne a besoin d'au moins 100 milliards de dollars pour pouvoir sortir de la récession. Puisque les causes structurelles de cette récession perdurent, la valeur de la monnaie iranienne continuera de baisser par rapport aux devises étrangères ».

Pessimiste, l'économiste a conclu que « les problèmes économiques du pays sont immenses et ne seront pas réglés avec ces mini remèdes ». Le prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité restent toujours très élevé en Iran, signe de la volonté gouvernementale de tout mettre en œuvre pour susciter un semblant de reprise.

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Titulaire d'un BTS Commerce international, il travaille en tant que chargé de mission à l'international et s'est spécialisé sur un travail de prospection et de veille, afin de détecter les nouvelles opportunités en France et sur les marchés étrangers.

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