Crise des subprimes : le Japon y a échappé car ses banquiers ne parlaient pas anglais

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Par Laure De Charette Modifié le 1 juillet 2013 à 2h43

Une drôle d'explication... Pourquoi le Japon est-il sorti plutôt en bon état de la crise des subprimes qui a frappé à partir de 2008 les Etats-Unis mais aussi par ricochet le monde entier ? Parce que les dirigeants de ses banques ne parlaient pas ou peu anglais ! C'est du moins l'explication que vient de donner l'actuel ministre japonais des Finances et vice-Premier ministre, Taro Aso.

Au Japon, les banquiers parlent mal la langue de Shakespeare

Faute de pouvoir comprendre la langue de Shakespeare, les banquiers nippons n'ont pas pu imiter leurs homologues américains et européens et acheter à tour de bras ces produits financiers, lesquels se sont révélés toxiques, au point d'ébranler la sphère économique mondiale et de provoquer notamment la chute de la banque Lehman Brothers, supposée être « too big to fail ». En réalité, le pays n'en avait acheté que pour 14 milliards de dollars, autrement dit une goutte d'eau à l'échelle du pays.

Le Japon, un petit cachotier ?

A l'époque, en 2008, certains analystes estimaient selon Business Week que le Japon cachait certainement des milliards de dollars de pertes liées aux subprimes, tant il semblait inconcevable que leurs banques n'aient pas cédé à ces produits financiers au combien tentants. En outre, ces mêmes analystes estimaient que les pertes liées aux subprimes frôleraient certainement les 400 à 500 milliards de dollars. Les banques américaines et européennes reconnaissant à l'époque avoir perdu 130 milliards, restait un trou noir de plusieurs centaines de milliards. Evidemment, les yeux se tournaient vers le Japon, suspect numéro un, malgré les dénégations répétées de ses dirigeants. Mais le tsunami n'est pas venu. En voilà aujourd'hui une des raisons, pour le moins pragmatique !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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