En 2019, 1 vol au départ d’un aéroport français sur 10 était en jet privé

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 28 mai 2021 à 16h04
Jets Prives Aviation Affaires Emissions Pollution
60%60% des émissions françaises liées aux jets privés sont le fait de jets privés décollant et/ou atterrissant dans seulement deux aéroports : Paris Le Bourget et Nice Côte d'Azur.

C’est une réalité peu connue sur laquelle attire notre attention l’ONG Transport & Envrionment dans un nouveau rapport : alors que dans les milieux écologistes on revendique le « flygskam » (en d’autres mots, la honte de prendre l’avion), 1 appareil sur 10 décollant d’un aéroport français en 2019 était un jet privé.

Jets privés : 1 vol sur 2 parcourt moins de 500 km

La France a beau être à l’avant-garde dans de nombreux domaines concernant l’écologie, toujours est-il que notre pays détient, ex aequo avec le Royaume-Uni, le triste record en matière d’aviation d’affaires. En 2019, 1 avion décollant d’un aéroport français sur 10 était un jet privé. Sur l’ensemble de cette année-là ils ont émis près de 400 kt de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de 180.000 véhicules dotés de 9 moteurs thermiques, alerte l’ONG Transport & Envrionment dans un rapport sur le sujet.

En 2019, la moitié des vols en jets privés au départ d’aéroports français avaient parcouru une distance inférieure à 500 km, et 80% d’entre eux n’ont pas quitté l’Union européenne. « Cela, alors même que la France est plus que bien dotée en liaisons ferroviaires et vols commerciaux », font remarquer les auteurs du rapport.

Les jets privés n’offrent ni de nouvelles connexions ni de gain en rapidité

Et ce n’est pas tout : les jets privés sont empruntés deux fois plus pour des vols sur de petites distances que les vols commerciaux, fait remarquer l’ONG. Cela se comprend d’autant moins que, par passager, les jets privés sont 5 à 14 fois plus polluants que les vols commerciaux et 50 fois plus polluants que les trains.

Pour Transport & Environnement, voyager en jet privé n’a pas de sens : selon l’Association européenne de l’aviation d’affaires elle-même, pour 72% des vols en jet privé en 2019, il existait une alternative en vol commercial. Même l’argument de la rapidité ne vaut pas, pointe Transport & Environnement : compte tenu de la plus faible vitesse des petits appareils, sur des vols d’une durée supérieure à quatre heures un trajet en jet privé prendra même plus de temps qu’un même trajet sur un vol commercial.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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