Désormais, tout se sait. Mais il faut croire que la transparence imposée ne pousse pas toujours à la vigilance. La présidente de l’INA, l'Institut national de l'audiovisuel, est accusée, dans une lettre anonyme révélée par le Figaro, d'avoir dépensé près de 40 000 euros en taxi.
4000 euros de taxi par mois
Le corbeau a envoyé sa lettre aux membres du conseil d'administration de l'INA, la veille d'une réunion importante. Le courrier explique qu’Agnès Saal aurait déjà dépensé environ 40 000 euros en taxi auprès de la compagnie taxi G7, alors qu’elle est en poste depuis seulement dix mois. Et qu'en plus, elle bénéficie d'une voiture de fonction avec chauffeur !
Oui mais, rétorque l'accusée, elle ne "peux pas faire travailler [son chauffeur] 12 à 15 heures par jour ni les week-ends". C'est donc pour cela qu'elle prend le taxi, souvent, très souvent. D'autant qu'elle n’a pas de permis de conduire !
Le problème, c'est aussi que de nombreuses factures sont imputables à son fils. Il aurait dépensé pas moins de 6 700 euros en taxi.
Les frais privés remboursés
A ce sujet, elle évoque une "maladresse". "J'en reconnais la responsabilité et j'ai immédiatement remboursé ces frais" privés.
Mais la lettre spécifie que ces factures "matérialisent une possibilité d'abus de biens sociaux". Maintenant que les faits sont publics, ils vont certainement faire l'objet d'une enquête pour déterminer si oui ou non il y a là abus.
La loi stipule que l'abus de biens sociaux est un délit sanctionné d'une peine de 5 ans d'emprisonnement et d'une amende de 375.000€ (...) Le dirigeant ne peut pas se disculper même lorsqu'il a restitué à la société les biens détournés ou a indemnisé cette dernière.