Le gouvernement se prépare à la fin des approvisionnements russes en gaz. Elisabeth Borne et Bruno Le Maire ont détaillé quelques unes des mesures qui vont être mises en œuvre pour limiter les conséquences.
La Russie de Vladimir Poutine pourrait couper le robinet de son gaz à la France et en Europe. Une « option crédible », a jugé Bruno Le Maire en visite aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. C'est aussi une manière de préparer les esprits à cette éventualité : « Préparons-nous à la coupure totale du gaz russe, c’est aujourd’hui l’option la plus probable. Ça suppose que nous accélérions notre indépendance énergétique », a expliqué le ministre de l'Économie. « On peut avoir des tensions sur le gaz cet hiver », avait affirmé la Première ministre ce week-end.
Remplir les cuves
Pour éviter des pénuries, le gouvernement prévoit de remplir « à près de 100% » les capacités nationales de gaz d'ici le début de l'automne. « Nous sommes farouchement indépendants. La première indépendance doit être énergétique », a martelé Bruno Le Maire. En ce qui concerne l'électricité, la production devrait être plus forte, a assuré Elisabeth Borne, grâce au redémarrage de 12 réacteurs nucléaires après des travaux de maintenance sur des corrosions. Toutefois, des mesures sont prévues pour faire face à d'éventuelles pénuries.
Redémarrage de réacteurs nucléaires
Ainsi, les sites industriels pourraient « ralentir leur consommation d’énergie, voire arrêter leur consommation d’énergie pendant un certain temps », tout en reconnaissant que pour certains d'entre eux, ce sera « totalement impossible pour ne pas casser l'outil industriel ». « Il faut répartir l’effort entre administrations, particuliers et entreprises », a-t-il ajouté. La France est dans une meilleure situation que l'Allemagne, qui utilise beaucoup plus de gaz russe.