Le groupe français Lactalis, numéro un mondial du fromage, a officialisé mercredi 29 mai la reprise de Nuova Castelli, le principal exportateur de parmesan italien, malgré la forte opposition du gouvernement et du principal syndicat transalpins.
Lactalis a signé un accord pour le rachat de l'Italien Nuova Castelli
Le géant français Lactalis a annoncé mercredi 29 mai avoir signé un accord pour le rachat de Nuova Castelli, l'un des principaux exportateurs du Parmigiano Reggiano. La multinationale peut donc se targuer d'ajouter le célèbre parmesan italien sur son plateau de fromages déjà bien garni avec 22 appellations d’origine protégée.
« Avec cette acquisition le Groupe Lactalis renforce son leadership dans la distribution de fromages AOC sur les marchés internationaux, où il est déjà leader avec une présence dans plus de 140 pays […] [il] renforcera aussi sa position de leader en Italie avec une organisation de plus de 5.500 collaborateurs et 29 usines », s'est réjoui le groupe français dans un communiqué.
Un rachat à la suite de la « guerre du parmesan »
Pour rappel, l'entreprise Nuova Castelli a été fondée en 1892 et produit également du gorgonzola et de la mozzarella. Elle a réalisé, en 2018, un chiffre d’affaires de 460 millions d’euros (pour un bénéfice de 37 millions et une dette nette de 110 millions). Depuis 2014, elle était détenue à 80 % par le fonds Charterhouse Capital Partner.
Pourtant ce rachat avait entraîné une vague de protestations en Italie. Le ministre de l'Agriculture avait notamment promis de « protéger l'agroalimentaire italien de l'assaut des multinationales étrangères. » Quant au syndicat agricole, Coldiretti, était monté au créneau : « Il est nécessaire d'arrêter la vente de parmesan aux Français pour ne pas répéter les mêmes erreurs que par le passé avec la vente de Parmalat à Lactalis, a dénoncé Ettore Prandini, à la tête du syndicat. Lactalis détient environ un tiers du marché intérieur dans les secteurs stratégiques de l'industrie laitière. Le gouvernement doit intervenir. »
Les médias italiens n'hésitant pas à qualifier la reprise de Nuova Castelli de « guerre du parmesan ». En vain ! Lactalis met ainsi la main sur les 13 sites italiens de Nuova Castelli et trois sites à l’étranger (en Pologne, Hongrie et États-Unis).