Les autoroutes à moins 50%, c’est peut-être pour demain !

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Par Jessie Convers Modifié le 13 novembre 2014 à 10h23

Le budget vacances peut vite exploser quand on y ajoute le prix du transport. Avec la nouvelle proposition de l'Etat de taxer les maisons mères détentrices des sociétés d'autoroutes, cela va peut-être changer la donne. Et le choix de votre destination de vacances...

Faire sauter la rente autoroutière

L'idée a fait l'effet d'une bombe. Lancée par un think tank proche du parti socialiste, elle n'a pas finie de faire parler d'elle, dans les mois à venir : taxer les groupes qui détiennent les sociétés d'autoroutes, afin de diminuer le prix du péage. Le but ? « Récupérer à court terme une partie de la rente autoroutière et à moyen terme renégocier les contrats de plan » explique-t-on dans l'étude réalisée par la fondation Terra Nova. « La rente ». Le mot est lâché. Car c'est en effet l'image qui colle à la peau de ces groupes de BTP comme Eiffage, Abertis et Vinci qui détiennent depuis 2006 les concessions autoroutières françaises.

Ils sont perçus par certains, et du moins par les rédacteurs du rapport émis par la fondation, comme des rentiers : ils reçoivent en effet des sociétés d'autoroutes un excédent brut d'exploitation (EBE) qui atteint parfois « des niveaux stratosphériques » de l'ordre de 70%. Un rapport publié à la mi-septembre, à la demande de la commission des finances de l'Assemblée nationale présente en effet une rentabilité exceptionnelle pour les groupes, non justifiée par le risque de l'activité : pour 100 euros payés par un automobiliste, 20 à 24 euros reviennent aux concessionnaires d'autoroutes en bénéfice net.

Une nouvelle taxe pour que l'Etat récupère son dû

D'ailleurs, d'après un autre rapport émis par la Cours des comptes en 2008, les concessions autoroutières auraient pu être vendues à un prix supérieur, d'au-moins 10 milliards d'euros. Les magistrats avaient en effet révélé que la vente des concessions aurait dû rapporter non pas 14,8 milliards d'euros mais 24 milliards d'euros à l'Etat.

Pour que l'Etat touche enfin le juste prix de ces autoroutes, il faudrait porter la redevance domaniale annuelle que les sociétés concessionnaires acquittent au titre de l'occupation de l'espace public à 1,2 milliards d'euros par an ou bien... imposer une taxe exceptionnelle sur l'EBE qui pourrait au final engendrer une baisse moyenne de 50% du prix des péages. « Une taxation des surprofits d'exploitation au niveau des maisons mères des sociétés autoroutières permettrait donc de modifier radicalement les rapports de force entre le régulateur et les concessionnaires autoroutiers » selon le rapport.

Reste à savoir si cette proposition est réellement applicable. Juridiquement parlant, cela pourrait en effet créer quelques tensions étant donnée que la société Abertis, l'une des maisons mères, déclare ses bénéfices en ... Espagne. Difficile dans ce cas d'obliger les groupes Eiffage et Vinci à se soumettre à cette taxe, sans que Abertis n'y soit assujetti.

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Jessie Convers est journaliste. Elle écrit également pour Le Nouvel Observateur et Challenges. Après avoir fait ses armes au Parisien, France Soir et L'Express, elle s'est spécialisée dans le domaine de la santé en écrivant pour Le Quotidien du Médecin, La Ligue contre le Cancer et Notre Temps. Elle est diplômée de Lettres modernes et de l'E.S.J.

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