La France, est-elle enfin prête à prendre le virage de l’industrie 4.0 ?

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Par Adrien Poinssot Publié le 17 octobre 2018 à 6h00
Intelligence Artificielle Banque Finance Robot
80%80% des responsables d?entreprises affirment être prêts à basculer dans cette industrie dite du futur.

L'utilisation des dernières technologies comme la robotique collaborative, la blockchain ou l’intelligence artificielle dans le milieu industriel est ce qu’on appelle communément l’industrie 4.0. Pendant longtemps, cette industrie du futur a été observée avec circonspection par les industriels et hommes politiques français. Mais une enquête menée cet été auprès des responsables d’entreprises au CA égal ou supérieur à 50 millions d’euros par le groupe Mazars révèle un changement de mentalité.

Finie la méfiance

Le rapport Mazars issu d’une enquête menée avec Opinion Way auprès de 203 dirigeants de grandes entreprises françaises et d’ETI, dresse un portrait très flatteur. Celui de dirigeants prêts à prendre leur courage à deux mains et le taureau qu’est l’industrie 4.0 par les cornes.

En effet, pendant longtemps, l’industrie 4.0 et les nouvelles technologies ont été vues avec méfiance. Les raisons, nous les connaissons déjà, et elles sont tout à fait compréhensibles. Craintes de se lancer dans une course sans fin à la technologie, peur de s’exposer aux nouveaux risques technologiques (cyber-attaque, défaillance informatique), difficulté à recruter des employés capables de travailler avec ces outils innovants. Alors si ces craintes n’ont pas disparues (ils sont encore 74% à redouter les cyberattaques, et 68% à s’inquiéter de la difficulté à trouver des salariés formés et compétents), ces craintes ne sont plus suffisantes pour freiner l’innovation. Ainsi, ils sont 80% à affirmer être prêts à basculer dans cette industrie dite du futur.

Pour ceux qui ont travaillé sans relâche à la promotion de l’industrie connectée, il s’agit d’une excellente nouvelle. Une réelle prise de conscience des dirigeants d’entreprise et des politiques, de l’importance de l’automatisation et de tous ses apports pour l’industrie et le pays. Pour preuve : malgré les risques associés à cette nouvelle industrie, 95% des sondés déclaraient être prêts à s’adapter aux changements persuadés de l’impact positif que cela aura sur leurs affaires.

Pourquoi un tel changement ?

Car désormais les gains sont observables et nettement supérieurs aux contrecoups de l’industrie 4.0. Elle est synonyme de nombreuses avancées comme l’automatisation intelligente ou le suivi de production numérique et ce, pour une augmentation de la productivité et une plus grande souplesse face aux demandes clients. Avec une concurrence et des partenaires qui ne se situent plus uniquement au niveau local, mais mondial, les entreprises françaises se doivent de gagner en souplesse.

Le futur des investissements

La mise en place d’un dispositif de suramortissement fiscal (permettant de déduire du résultat fiscal une part du prix de revient d’un équipement digital) ainsi que la création de centres d’accélération de l’industrie du futur en région, ayant pour but de former et accompagner les dirigeants aux nouvelles technologies, sont d’excellents signes adressés au secteur. Au même titre que l’investissement de 250 millions d’euros en subvention du programme des Investissements d’avenir.

Et pour ce qui est de l’investissement, les dirigeants ont déjà fait part de leurs attentes pour les années à venir, avec en premier lieu, la cybersécurité. Rappelons que 40% des entreprises (et 33% de celles de moins de 50 salariés) ont déjà été la cible de cyberattaques, il est donc urgent d’encourager les investissements dans le domaine, ce qui ne devrait cependant pas poser trop de problèmes, quand l’on sait qu’ils ne sont que 9% à estimer qu’il s’agit d’un investissement secondaire.

Une autre piste de réflexion sur quels investissements mener, conduit à la formation. Il faut encourager les jeunes à réintégrer l’usine. Et pour ce faire, il est essentiel des les former et de leur faire découvrir les nouveaux outils à disposition des opérateurs, bien loin de ceux qu’on pu utiliser leurs ainés, bruyants, dangereux et peu ergonomiques. Car sans formation, ni personnel qualifié, intégrer ces nouvelles technologies à l’usine n’aura aucun effet.

Heureusement, industriels et politiques semblent enfin prêts à se lancer dans l’aventure, espérons que cette volonté soit pérenne.

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Adrien Poinssot est directeur commercial France chez Universal Robots.

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