Mariage gay : après la « manif pour tous » et le « niet » du gouvernement, un référendum ?

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Par Laure De Charette Modifié le 14 janvier 2013 à 6h40

« Deux pères, deux mères, bonjour les repères ! ». Entre 340 000 (selon la police) et un million de manifestants (selon les organisateurs) ont défilé hier contre la légalisation du mariage homosexuel et en filigrane celle de l’adoption d’enfants par des couples gays. Soit la troisième plus grande manifestation en France sur un sujet de société, depuis le million de manifestants (deux millions selon les organisateurs) pour la défense de l'école libre en 1984.

Mais le gouvernement a déjà prévenu qu’il ne changerait pas son calendrier -« il y a du monde. C'est une manifestation importante. Est ce que ça change quelque chose ? La réponse est non », dixit le ministre du Travail Michel Sapin sur BFMTV-. "Le projet de loi sera débattu comme prévu par les députés à l’Assemblée nationale" à partir du 29 janvier a confirmé la garde des sceaux Christiane Taubira sur TF1.

Parallèlement au défilé, des voix s’élèvent à présent pour défendre l’idée d’un référendum pour ou contre le mariage homosexuel. Le Journal du Dimanche a publié hier un "Appel pour un référendum sur le mariage pour tous", qui a été signé par 115 députés et sénateurs de l'opposition. Les parlementaires estiment qu’un « bouleversement aussi profond des principes qui fondent la famille, la société et la civilisation ne peut être le fait de la loi ordinaire ». Parmi les signataires se trouvent les députés UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Valérie Pécresse ou encore David Douillet ainsi que des élus du nouveau Parti centriste de Jean-Louis Borloo, l’UDI.

Mais en réalité, l’article 11 de la Constitution limite les domaines dans lesquels un référendum est possible : il doit porter sur des « réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions ».

Sur TF1 hier soir, la Garde des Sceaux Christiane Taubira a assuré que la Procréation médicalement assistée (PMA) ne serait pas dans le projet de loi et que ce dernier ne supprime pas les mots "père" et "mère" du Code Civil et du Code de la Famille. Pas vraiment suffisant pour rassurer les opposants à ce projet de loi, qui réclament un débat national, et in fine que l'idée du mariage homosexuel soit abandonnée au profit d'une union civile…

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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