Et si les monnaies régionales étaient des remèdes anti-crise ?

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Par Gérard Poujade Modifié le 9 mai 2013 à 7h52

Extrait de l'ouvrage "Monnaie régionale, monnaie anti-crise", de Gérard Poujade, aux éditions Privat.

Les principes de la monnaie régionale:
Une monnaie régionale : pour pouvoir être adhérent, il faut habiter (disposer d'une adresse) dans la région, ou que le siège social de l'entreprise soit dans la région.


Une monnaie entièrement numérique : achats ne pourraient avoir lieu que par Internet, smartphone ou carte bancaire.


Une monnaie à parité avec l'euro : lors de l'achat d'un bien, la valeur affichée en euros sera celle de la transaction. Même s'il est imaginé des remises sur le principe des cartes de fidélité, c'est la valeur euro qui servira de référence. santé autour d'elles. Celles qui adopteront la monnaie seront l'équipe qui contribuera au développement du territoire régional.

Et surtout dans un même outil ou dispositif, on va retrouver des entreprises, des collectivités, locales, des associations et des particuliers. Ces monnaies n'ont pas vocation à remplacer l'euro. Elles se doivent d'être à parité avec celui-ci pour une plus grande lisibilité. Afin d'accroître leur vitesse de circulation et favoriser l'augmentation du produit intérieur brut local, elles devront être fondantes.


Les caractéristiques d'une telle nouvelle monnaie créeraient de nouvelles utilités : financer les petites entreprises, l'accès à la propriété. Cette monnaie intégrerait des éléments de mercatique pour être attrayante dès sa première utilisation, et, avec un rôle proche d'une carte fidélité, proposer des remises immédiates à ses usagers.


Quel est le rapport avec la création d'emplois ?

Une monnaie fondante ne se thésaurise pas. Plus on la conserve, plus elle perd de la valeur. Sylvio Gesell disait qu'il fallait que la monnaie rouille pour qu'elle soit comme tous les autres objets manufacturés. Les retours d'expériences de monnaie de ce type tendent à montrer que celles-ci « tournent » annuellement cinq fois de plus qu'une monnaie qui sert d'épargne.


Irving Fisher a produit l'équation suivante au début du xxe siècle : M × V = P × T. (M) représente la masse monétaire en circulation ; (V), la vitesse de circulation de la monnaie ; (P), le niveau des prix et (T), le volume de transactions.


En mettant en circulation une masse constante de monnaie (M), si le nombre de transactions (T) augmentent car les individus souhaitent dépenser rapidement la monnaie fondante, ceci n'aura pas vocation à baisser Une monnaie sans autorisation de découvert : par le biais de l'entière numérisation de la monnaie, tous les échanges seraient sécurisés et les opérations réalisées en temps réel. Cela garantit tout risque d'impayé pour le vendeur.


Une monnaie complémentaire : cette monnaie n'a pas vocation à être un substitut absolu de l'euro. Elle est complémentaire de l'euro en ce sens qu'elle en a la même valeur. Il en est de même pour l'organisme de gestion de la monnaie. Celui-ci n'est pas concurrent des banques et autres établissements de crédits. Au contraire, il en est complémentaire.

Nous allons évoquer ci-après la possibilité de faire des prêts dans cette monnaie. Une des meilleures manières de réaliser ces prêts seraient de les contracter conjointement avec un prêt classique. Cela permettrait à des personnes disposant de moins de ressources d'avoir accès à un crédit à des fins durables et responsables. La complémentarité avec l'existant est un facteur important de la réussite.

L'objectif n'est en rien de créer un monde séparé, autarcique. Le système interpénétré évite la ghettoïsation de la monnaie et de
ses utilisateurs. La monnaie oriente une partie de l'économie vers des critères de durabilité, de proximité de l'offre, vers une moindre production de carbone, et surtout vers une plus grande création d'emploi.


Une monnaie fondante : une monnaie qui perdrait de la valeur quotidiennement. La valeur de fonte serait de 0,01 % tous les soirs à minuit. Cela représente une fonte de 3,58 % par an. Des possibilités de fonte supérieure peuvent être imaginées au-delà de 1 000 € ou
5 000 € par exemple. D'autres possibilités pourraient être de 0,1 % par semaine ou de 0,5 % par mois.

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Président de l'Agence Régionale de Développement Durable à l'initiative du "Mypis", auteur de « Une monnaie régionale, une monnaie anti-crise » (ed. Privat).

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