Hervé Mariton : « la liberté d’entreprendre sera inscrite dans la Constitution » (1/2)

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Par Hervé Mariton Modifié le 23 juillet 2012 à 14h41

Hervé Mariton, député de la Drôme et ancien Ministre, a présenté au nom de son club « Réforme et Modernité » la 1ère motion en vue du Congrès UMP de novembre prochain. La motion LORE (la Liberté, l’Ordre, la République et l’Espoir), se revendique libérale et conservatrice. Elle place l’entreprise au cœur de son projet (elle propose notamment de constitutionnaliser la liberté d’entreprendre), prône la simplification normative et administrative, tant au niveau national qu’européen, et rappelle l’importance de l’esprit de défense, de la famille et de la solidarité.

La Liberté, l’Ordre, la République et l’Espoir LORE

Notre conviction pour la liberté, notre engagement dans la démocratie, notre ardeur au progrès nous commandent, à ce moment de la vie politique, de dire comment nous pourrions faire mieux pour notre pays et notre parti. Pour la France, nous sommes convaincus qu'il faut faire confiance aux Français dans un esprit de liberté et de responsabilité. Notre société a également besoin d'ordre afin de réaliser le beau projet républicain et de rendre l'espoir aux Français. Il ne s'agit pas de grands mots mais d'exigences opérationnelles que nous avons entendues tout au long des campagnes électorales de ce printemps.

La liberté est ce qui définit le mieux l'esprit humain, qui en fait la singularité, l'inventivité et en permet l'émancipation. Défendre la liberté en politique, c'est privilégier la confiance accordée aux citoyens plutôt qu'une verticalité du pouvoir chaque jour plus anachronique.

L'ordre n'est pas l'immobilisme ni l'autoritarisme. C'est avant tout un haut niveau d'organisation et de transmission qui constitue le socle sur lequel une société peut résister à l'action destructrice du temps. Ce n'est pas l'antithèse mais bien la condition du progrès.

La République est le ciment de notre société, c'est-à-dire une histoire et un ensemble de valeurs normalement partagées par tous qui forgent une identité nationale. C'est aussi la reconnaissance du rôle fondamental de territoires contrastés, d'hommes différents, de corps intermédiaires affirmés dans la vie du pays.

L'espoir est le stimulant rassembleur qui fait passer de l'action individuelle au projet collectif et lutter contre la spirale négative du pessimisme. Il est aussi un horizon : nous sommes libres de bousculer l'ordre si cela permet de créer un espoir nouveau.

Ces quatre principes donnent tout son sens et toute sa cohérence à une ligne libérale et conservatrice que l'on peut énoncer ainsi : réformer ce qu'il faut, conserver ce qui vaut.

Libéraux, nous ne sommes pas partisans du laisser-faire mais affirmons que la société a besoin d'être organisée autour de règles claires et partagées.

Conservateurs, nous ne sommes pas réfractaires au progrès mais souhaitons le construire plutôt que d'accompagner un quelconque sens irrésistible de l'histoire.

C'est cette articulation entre la force créatrice de la libre initiative et la capacité d'évolution d'une société ordonnée qui nous semble particulièrement féconde et porteuse d'espoir. Elle guide nos propositions dans différents domaines de l'action politique.

L'entreprise est au cœur de notre projet, c'est la source de toute richesse mais aussi une structure essentielle de la vie sociale. Nous pensons que l'entreprise n'a pas besoin de subsides publics mais de moins de contraintes pour qu'elle puisse se développer et s'adapter à un monde toujours nouveau. La liberté d’entreprendre sera inscrite dans la Constitution.

L'action publique doit principalement consister à définir des règles du jeu claires, stables et prévisibles et à exiger la réciprocité dans leur application afin de permettre l'essor d'une saine concurrence et de justes échanges.

Le numérique est une révolution du même ordre que l'invention de l'écriture ou de l'imprimerie, il s'agit d'une opportunité économique majeure mais aussi d'une extension des libertés individuelles qui favorise la démocratie et l'horizontalité.

Pour contribuer à son essor, la confiance doit y être renforcée (neutralité du net, développement de l'identité numérique, droit à l'oubli,...) et notre droit mis à jour afin de garantir dans l'univers numérique les grands principes de liberté et de responsabilité auxquels nous sommes attachés. Si l'objectif de retour à l'équilibre de nos finances publiques semble enfin faire consensus entre la droite et la gauche, les moyens d'y parvenir diffèrent très largement.

L'urgence est à la réduction des dépenses publiques, pas à l'augmentation de la fiscalité dans un pays qui connaît déjà des prélèvements obligatoires records. Être libéral, c'est penser que le citoyen ne prend pas nécessairement une décision moins bonne que celle que la collectivité peut prendre pour lui. La réforme de l'Etat est l'outil principal pour réduire les dépenses. Elle passe tout d'abord par un partage clair des compétences entre les différentes échelons. La décentralisation ne doit plus être méfiance mais confiance envers les acteurs de terrain pour rendre plus efficace les circuits de décision.

L'expérimentation est prévue dans la Constitution. C'est une bonne manière d'assurer les itérations nécessaires entre un pouvoir réceptif et une base créatrice.

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Hervé Mariton, député UMP de la Drôme et ancien Ministre de l'Outre-mer. 

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