Automobile : Mitsubishi-Renault-Nissan, roues dans roues

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 13 mai 2016 à 6h29
Mitsubishi Nissan Prise Controle Renault
40%La valeur de Mitsubishi a chuté de 40 % en Bourse après le scandale.

Dans la tourmente après la découverte d'un scandale de manipulations des émissions polluante qui remonteraient à 1991, Mitsubishi fait face à une des plus grosses crises de son histoire. D'autant plus que les véhicules concernés auraient été en grande majorité vendus par Nissan, concurrent-collaborateur. Loin de s'offusquer, Nissan en a profité pour prendre le contrôle de Mitsubishi... et Carlos Ghosn, patron de Renault, s'en frotte les mains.

Mitsubishi va-t-elle changer de patron ?

Au Japon le scandale Mitsubishi a secoué l'industrie automobile comme le fit le scandale Volkswagen en septembre 2015. Et au Japon un tel scandale conduit à la démission du patron de la firme incriminée... et c'est le cas avec Mitsubishi : s'il n'a pas encore démissionné, tout le monde s'attend à voir partir Osamu Masuko. Mais avant ça, il va réaliser une opération qui va faire du bien à Renault.

Le patron de Mitsubishi semble, contrairement à Martin Winterkorn, ancien PDG de Volkswagen, sincèrement surpris du scandale qui frappe son groupe. Depuis 1991 environ, ses ingénieursz auraient baissé les chiffres des émissions polluantes de certians moteurs de près de 10 %. Mais 75 % de ces moteurs auraient été commercialisés par la marque Nissan (et le scandale ne concernerait a priori que des voitures vendues au Japon, de petites utilitaires). L'enquête interne est toujours en cours.

Nissan s'offre Mitsubishi

Alors que tout le monde s'attendait à ce que Mitsubishi doivent rembourser Nissan dans le cadre de ce scandale, la firme japonaise a décidé de profiter de la situation. Affaiblie par une chute de 40 % de sa valeur en Bourse, Mitsubishi n'a pas eu d'autre choix que d'accepter l'offre de Nissan : un investissement de 1,9 milliard d'euros pour prendre 34 % du capital de Mitsubishi.

Ce n'est pas une réelle "fusion" mais Nissan devient ainsi le premier actionnaire de son concurrent et... en prend mathématiquement le contrôle. Droit de véto, place au conseil d'administration... si l'accord passe, et il a de fortes chances de passer, Mitsubishi se retrouverait sous la croupe de Nissan. Et de Renault par la même occasion.

La triple alliance à 10 millions de véhicules par an

Nissan est depuis longue date partenaire de Renault. L'alliance entre la firme japonaise et la firme française va donc bénéficier de cette nouvelle alliance au Japon pour créer un "supergroupe". Carlos Ghosn, patron de Renault, s'en est d'ailleurs félicité.

Selon lui, l'ensemble des ventes Renault-Nissan-Mitsubishi dépasse la célèbre et symbolique barre des 10 millions de véhicules par an. Un niveau que seuls les géants Toyota et Volkswagen, qui s'échangent régulièrement la couronne de "premier constructeur du monde" ont atteints.

On le sait bien : le malheur des uns fait le bonheur des autres...

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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