La numérisation de l’économie et l’économie verte, deux thèmes de croissance

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Par Olivier Cornuot Publié le 8 octobre 2020 à 12h00
Semiconducteurs Investissement Societes Cotees
41%Le titre ASML a progressé de 41% ces 365 derniers jours.

Les actions restent une classe d’actifs attractive pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elles offrent des perspectives à long terme qui nous semblent plus intéressantes que les obligations d’état qui offrent à 10 ans un rendement négatif. Par ailleurs, l’environnement économique s’améliore, après l’effort massif de relance monétaire et budgétaire opérée par les Banques Centrales et les Etats.

Les résultats des entreprises, après avoir vu leurs résultats révisés en forte baisse pendant la pandémie, infléchissent leurs perspectives. Les valorisations, tendues dans certains secteurs technologiques, sont encore loin des niveaux de la bulle de l’an 2000, et des pans entiers de la côte (cycliques) sont extrêmement décotés. Enfin, en termes de flux et sentiment, on note l’absence de tension en termes de positionnement (beaucoup d’investisseurs restent sous-pondérés), et le facteur de soutien des fusions-acquisitions.

Dans ces conditions, dans quel secteur investir, et dans quel style de gestion ?

Nous conseillons comme toujours de mixer les styles, les secteurs et les zones géographiques.

Sur le long terme, nous privilégions les grands thèmes de croissance et nous en distinguons 2 majeurs : la numérisation de l’économie, et l’économie verte.

Ces deux thèmes ont été beaucoup joués par les marchés, mais il reste des opportunités, tant dans les valeurs de croissance que cycliques :

1 - La numérisation de l’économie

La numérisation de l’économie s’est accélérée avec la pandémie : home office, e-commerce, e-sport, e-paiements, jeux vidéo, IA, réseaux sociaux, connectivité, etc. Il n’y aura pas de retour en arrière, et une poursuite de ce trend.

Quels sont les grands gagnants ?

Amazon, les GAFA, et pour longtemps. Ils sont par ailleurs les mieux placés pour la grande disruption de la décennie à venir : l’Intelligence Artificielle. Le risque qui plane d’un démantèlement (selon nous peu probable), et les valorisations élevées, incitent cependant à diversifier les positions vers les entreprises homologues chinoises : Alibaba pour le commerce en ligne, Tencent pour les jeux vidéo et les réseaux sociaux, essentiellement. Malheureusement pas d’acteur européen ! Ces valeurs sont incontournables : songez que Tencent a une croissance de son chiffre d’affaires entre 25 et 60% depuis 10 ans ! Et qu’on prévoit plus de 20% dans les années à venir ! Même si on subit une volatilité élevée sur ces titres, cela garantit à long terme la performance, selon nous. A noter la possibilité aussi d’investir dans Prosus, titre PEAble, dont 90% de la valeur provient de sa participation dans Tencent.

L’industrie des semi-conducteurs, qui bénéficie d’une demande toujours croissante (à cause de la numérisation de l’économie, l’électrification des véhicules, la robotisation des usines, la maison et la ville intelligentes, etc.). On aime ASML, qui dispose d’un monopole sur les équipements servant à fabriquer les semiconducteurs et participera à coup sûr à la croissance à long terme du secteur ainsi que STMicroelectronics, parmi les leaders mondiaux sur les microcontrôleurs.

Parmi les autres belles valeurs européennes que nous favorisons, on notera Worldline, dans le secteur des paiements.

2 - Les valeurs de l’économie verte, avec comme enjeu politique fort la décarbonation de l’économie

Le thème de l’éolien, du solaire, de l’hydrogène plus récemment, ont été pas mal anticipés par le marché, avec de magnifiques parcours boursiers (Solaria energia, Orsted ou Vestas, Air liquide), mais le trend est là.

Les perdants sont les valeurs pétrolières.

La voiture électrique : le thème a été joué dans une valeur comme Tesla, le « pure player », mais peut encore être joué aujourd’hui sur des valeurs comme VW, ou Peugeot, qui prendront progressivement des parts de marché significatives sur le secteur.

Dans la construction, on aime Saint-Gobain, leader dans la rénovation d’immeubles, sur le verre et l’isolation (meilleure efficience énergétique des bâtiments), et dans le transport, Alstom. Dans les valeurs décotées et investissant dans le renouvelable, Engie.

Cette stratégie permet ainsi de s’investir progressivement sur les valeurs cycliques, au travers des secteurs de la construction (Saint-Gobain) et de l’automobile (VW, PSA), ou de l’industrie (alstom), et d’équilibrer un portefeuille avec des valeurs de croissance.à

Le secteur pharmaceutique reste un secteur que nous privilégions. Il bénéficiera de la croissance du marché chinois, du vieillissement de la population etc. Le secteur nous semble sûr à long terme. On aime SANOFI, valeur très décotée du secteur, mais qui avec son nouveau médicament récemment approuvé par la FDA, Dupixent (pour soigner eczéma chez l’enfant), a un potentiel blockbuster, qui pourrait apporter la croissance à la valeur, ce qu’attend le marché pour revaloriser le titre.

Pour conclure, on doit s'interroger sur le secteur bancaire. Ce sera sans doute, après la construction et l’automobile, le dernier secteur de la cote à rebondir. Mais l’histoire montre que le rebond peut être violent, et nous pensons qu’à ces niveaux de valorisation, il faut se positionner dès maintenant. Nous privilégions BNP Paribas, parmi les plus solides du secteur, et qui a massivement investi pour faire face à la mutation du secteur (banque en ligne, digital…).

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Olivier Cornuot est directeur de la gestion collective de Matignon Finances.

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