Une vente d’objets nazis interdite par « l’autorité de régulation des ventes publiques »

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 15 avril 2014 à 8h34

C’est l’histoire de David contre Goliath. Lundi 14 avril dernier, des associations juives sont montées au créneau pour faire interdire la vente aux enchères d’objets nazis prévue en avril, à Drouot. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, s’est sentie obligée d’aller dans leurs sens, et a demandé au Conseil des ventes volontaires (CVV) d’interdire l’opération jugée « obscène » par certains.

Il y a l’histoire qu’on revendique, et celle qu’on veut oublier. Quitte parfois à s’emmêler les pinceaux.

Une vente d'objets nazis à Drouot annulée

Les collectionneurs d’objets de la seconde guerre mondiale peuvent ronger leur frein. La vente prévue fin avril à Drouot, qui devait écouler des objets comme la carte d’identité d’Herman Göring, ainsi qu’une serviette avec le monogramme d’Adolf Hitler, a été interdite, lundi 14 avril, par le Conseil des ventes volontaires, sur demande de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, agissant sous la pression d’associations juives.

Les associations juives montent au créneau

Ces dernières étaient montées au créneau, s’insurgeant contre une vente qu’elles jugeaient "obscène", de "nature à offenser les victimes" du nazisme. Parmi elles, le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA), et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "Je me félicite de cette décision, nécessaire au regard de l’Histoire et de la morale" a commenté Aurélie Filippetti, au sujet de l’annulation de cette vente.

Des objets récupérés au Berghof par la 2ème DB

Objectivement, cette vente n’avait, semble-t-il aucun relent d’antisémitisme. Intitulée "Prise de guerre de la 2ème DB en mai 1945 au Berghof d’Hitler", elle mettait en avant des objets récupérés par des héros de guerre, des anciens de la 2ème division blindée, celle du maréchal Leclerc de Hautecloque, acteur principal de la libération de Paris, et de la montée sur le Berghof, le nid d’aigle d’Adolf Hitler, en Allemagne.

C’est là que certains de ses hommes, après l’opération du 4 mai 1945, avaient pu s’emparer d’objets ayant appartenus aux plus hauts dignitaires nazis. Ces 290 objets ne seront donc pas mis en vente, et trouveront peut être leur place dans un musée, à l’avenir…

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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