Ils sont nombreux à avoir quitté l’Afrique pour poursuivre leurs études dans des grandes universités européennes ou américaines. Aujourd’hui, 70% de ces étudiants africains n’envisagent pas – ou plus – leur avenir professionnel en Occident, secoué par la crise économique. Ils souhaitent rentrer dans leur pays d’origine afin d’y trouver un travail. Dans une étude pilotée par le fond panafricain de capital-investissement Jacana Partners, 80 jeunes issus de dix-neuf pays du continent ont été sondés avant de parvenir à ces conclusions. Dix d’entre eux suivent un Master en administration des affaires (MBA) à Oxford, les autres étudient à la London Business School et à la Judge Business School de Cambridge, mais aussi aux États-Unis à la Brandeis International Business School (Massachusetts), la Wharton Business School (Pennsylvanie), la Ross School of Business (Michigan), la MIT Sloan (Massachusetts), la Stanford Graduate School of Business (Californie), la Darden Business School (Virginie), et enfin à l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) à Paris. Une fois diplômés, les candidats au retour seront surtout de jeunes Nigérians (39%) et Sud-Africains (14%), suivis de loin par des Ghanéens (6%). La « fuite des cerveaux » serait donc bien révolue. [B]Secteur de la conso[/B] La moitié de ces jeunes étudiants souhaitent monter leur propre entreprise une fois rentrés en Afrique et l’étude montre que les femmes sont tout aussi nombreuses que les hommes à avoir un tel projet. Les perspectives économiques sont en effet bien plus encourageantes sur le continent qu’en Europe ou aux Etats-Unis. En 2012, dix pays africains figuraient sur la liste du Fonds monétaire international (FMI), des vingt économies avec le taux de croissance annuel le plus élevé au monde. « Ces données ne sont pas surprenantes, l’Afrique offre de belles perspectives de carrières pour les nouveaux diplômés, alors que l’environnement économique est ralenti en Occident », explique Sara Leedom, codirectrice à Oxford, du Africa Business Network. Bien plus que les ressources naturelles ou les nouvelles technologies, la hausse de la consommation est la principale cible de 89% de ces futurs entrepreneurs, surtout face à l’émergence d’une classe moyenne dans la plupart des pays africains. Enfin, le taux de chômage grandissant en Europe et les difficultés d’obtention de visas de travail ou de la nationalité les poussent à choisir le chemin du retour. En France cependant, la circulaire Guéant qui restreignait l’accès au travail pour les étudiants étrangers diplômés, a été abrogée par le gouvernement de François Hollande, en mai dernier. Mais les raisons de ces retours ne sont pas simplement économiques. Ces étudiants africains affirment vouloir également contribuer au développement de leur pays.
Source : Marie Villacèque (Jeune Afrique)