Le Panama, à nouveau paradis fiscal pour Bercy, menace la France de sanctions

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 avril 2016 à 11h45
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@shutter - © Economie Matin
11,5 MILLIONSLes Panama Papers sont une énorme base de données de 11,5 millions de fichiers.

Le scandale Panama Papers commence à faire ses victimes. Le premier ministre islandais, cité dans les papiers qui ont fuité du cabinet Mossack Fonseca, a démissionné tandis que Bercy a annoncé que le Panama allait faire son grand retour sur la liste noire des pays considérés comme "non coopératifs" en termes de transparence. Une annonce qui n'a guère plus au petit pays américain qui a menacé des sanctions.

Panama Papers : à peine sorti, le Panama revient sur la liste des paradis fiscaux

Mardi 5 avril 2016, à l'Elysée, le Président de la République s'est entouré de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas (nouveau Garde des Sceaux), Michel Sapin et Christian Eckert pour décider quoi faire avec le Panama. Le pays était sorti en 2012 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy de la liste des pays appelés ENTC (Etats et territoires non coopératifs) dont certains sont des plateformes utilisées pour la fraude fiscale (mais pas tous, certains n'ont simplement aucune convention avec l'administration fiscale française).

La décision a été facile et rapide à prendre : le Panama retourne sur cette fameuse liste noire à la suite des révélations "Panama Papers" concernant la firme Mossack Fonseca. Fait étonnant : Michel Sapin félicitait en février 2016 le Panama d'avoir réussi à sortir de la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI) créé par les pays du G7. Le Panama en sortait grâce à ses efforts majeurs en termes de transparence fiscale et lutte contre la fraude.

Le Panama menace des "mesures de rétorsion"

Michel Sapin est même allé plus loin : ce mercredi 6 avril 2016 interrogé sur RTL il a demandé à l'ensemble des pays de l'OCDE de remettre sur leurs listes noires le Panama. Etre sur une liste noire de ce type peut entraîner des mesures contre le pays, notamment des prélèvements fiscaux arbitrairement plus élevés qu'en temps normal, censés couvrir les pertes issues de la fraude fiscale.

Naturellement, le gouvernement panaméen n'a pas apprécié cette décision du gouvernement français, le premier à officiellement avoir remis le Panama sur ses listes. Mardi 5 avril 2016 dans la soirée le Panama a annoncé qu'il pourrait appliquer " une loi [existante] qui prévoit des mesures de rétorsion contre les pays qui incluraient le Panama sur les listes grises"

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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