Dans le sillage du WTI, le pétrole Brent s’effondre

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 avril 2020 à 11h27
Petrole Cours Baril Brent Bourse
30%L'AIE estime que la demande de pétrole va chuter de 30% en 2020.

Alors que le WTI a connu une journée historique en tombant en territoire négatif le 20 avril 2020, le pétrole Brent de mer du Nord semblait résister, relativement, à la crise mondiale. Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’il soit rattrapé par la débâcle du pétrole en Bourse et qu’il tombe à un niveau jamais vu depuis le début du XXIème siècle.

Le Brent perd 10 dollars en une séance

La chute a été rapide et drastique : alors que le pétrole Brent avait résisté à la chute en territoire négatif du WTI, affichant un prix de 26 dollars le baril lorsque le WTI s’échangeait à -35 dollars le 20 avril 2020, l’écart s’est fortement réduit le lendemain.

Alors que le WTI reprenait des couleurs, repassant notamment en territoire positif et se redressant jusqu’à grimper à 20 dollars le baril, prix par la suite divisé par deux, le WTI s’échangeant entre 10 et 11 dollars le baril le 22 avril 2020, c’était au tour du pétrole Brent de s’effondrer. Le pétrole de mer du Nord, toujours plus cher que le WTI, a chuté de 10 dollars le baril passant de 26 dollars à 16 dollars.

Du jamais vu depuis 1999

Le Brent a donc rejoint le WTI pour afficher des prix jamais vus au XXIème siècle. Si on fait abstraction du passage en territoire négatif du WTI, passage lié essentiellement à un problème de stockage à Cushing, aux États-Unis, le WTI affiche un prix jamais vu depuis la fin de l’année 1998. Et, désormais, il en va de même pour le Brent : il faut remonter au milieu de l’année 1999 pour retrouver un prix du baril de Brent inférieur à 17 dollars.

Ça peut paraître étrange et inquiétant… mais c’est parfaitement cohérent, en réalité. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), la demande de pétrole dans le monde devrait chuter de 30% en 2020 du fait du confinement généralisé et de la baisse de l’activité industrielle et économique. Or, cela fait retomber la demande au même niveau que celle connue… au milieu des années 90.

Le prix du pétrole est donc parfaitement en phase avec la demande… ce qui peut laisser un peu d’espoir aux pétroliers : dès que l’économie repartira, la demande augmentera en conséquence et les prix du pétrole avec elle.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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