L’Etat vient au secours de Peugeot Citröen

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 24 octobre 2012 à 5h35

Ultime épisode du feuilleton Peugeot Citroën (PSA) : Après les rodomontades d'Arnaud Montebourg cet été, conspuant la famille Peugeot et sa direction, après le rapport commandé par les syndicats du groupe qui révélait que sa santé était effectivement plus que fragile, voici l'Etat obligé de venir au secours du groupe automobile, ou plus précisément, de sa filiale de crédit, à cours de cash. Le besoin total en financement de la banque du constructeur (qui finance les automobiles achetées à crédit par les clients, fonction stratégique) est de 10 milliards d'euros. L'Etat est prêt à en apporter 5, ou plutôt, plus fin, à apporter sa signature pour garantir 5 milliards d'emprunts souscrits auprès d'autres banques, privées celles là, sous forme d'émissions de tites de PSA Finance.

En échange de son soutien, l'Etat demande à PSA de faire des gestes, en acceptant deux nouveaux administrateurs au sein de son conseil de surveillance. Un venant des salariés du groupe (un syndiqué), un autre directement désigné par... l'Etat, alors même que Peugeot Citroën est une entreprise côtée 100 % privée. Dans la foulée, Arnaud Montebourg exige des efforts de PSA en matière d'emplois, notamment sur le site d'Aulnay-sous-bois. Toutes ces exigences seront-elles du goût du nouvel actionnaire du groupe, General Motors, qui détient 7 % des parts ? Ce serait oublier que GM aussi a été sauvé par l'Etat américain, qui était entré à son capital au lendemain de la crise, puis a revendu ses actions, non sans faire une plus-value au passage...

PSA doit justement présenter aujourd'hui ses projets de nouveaux véhicules conçus en commun avec Général Motors... Et aura bien du mal à éviter les micros et les caméras des journalistes, avides de commentaires sur le chantage - compréhensible- de l'Etat pour venir au secours de PSA Finance.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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