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Par Charles Sannat Modifié le 20 juillet 2012 à 12h46

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Les Espagnols dans les rues

Justement à propos de saignées, les fonctionnaires espagnols manifestent à Madrid contre le plan de rigueur. Le slogan devenu le plus populaire des manifestations est « Mains en l’air, c’est un hold-up ». De plus en plus souvent spontanées, parfois organisées, les protestations se multiplient.

Le plus inquiétant pour les grands Mamamouchis gouvernant le monde, c’est que pour la première fois depuis tout ce bazar, pour la première fois en cinq ans de crise économique dans le monde entier, pour la première fois, les policiers tiennent des pancartes et manifestent…

Ce n’est pas anecdotique. C’est une rupture majeure. Qui va taper sur les protestataires si les policiers protestent ? Il n’y a plus beaucoup d’options à partir de ce moment là… il reste l’armée, ou il n’y a plus qu’à rendre le pouvoir au peuple. Dans ce cas, je suis fortement incliné à penser que le peuple pourrait avoir envie de pendre quelques banquiers escrocs (surtout en Espagne où ils ont un paquet de prétendants au titre), et pas persuadé que le peuple souhaite vraiment payer les dettes « odieuses ».

Y aura-t-il un printemps espagnol?

La FED… et son livre beige.

Selon le Livre beige de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), l’économie américaine a crû « à un rythme faible à lent ». Ce que ne dit pas la FED c’est à quelle vitesse la dette a crû dans le même temps… La FED souligne que la (non) reprise est en « légère perte de vitesse »… et « qu’en l’état actuel des choses, celle-ci devrait pouvoir se redresser au mieux légèrement à terme ».

Pour le FMI la zone euro est en danger

Pour le FMI la crise de la zone euro a atteint un « niveau critique » et l’organisme de Washington exhorte la Banque centrale européenne (BCE) à réagir notamment par une forme de mutualisation de la dette.

Vous pouvez tourner le problème dans tous les sens. Qui dit mutualisation dit que les « riches » doivent payer pour les « pauvres » et qu’en l’état actuel de la zone euro, c’est plutôt les mourants qui doivent payer pour les déjà morts.

Heureusement le médecin de Molière veille. Il va sans doute nous prescrire une saignée et un lavement, histoire de purger les mauvaises « humeurs » du corps. Nous pourrons alors tous mourir ruinés, à moins que chacun à titre personnel ne sache prendre ses responsabilités et ses précautions.

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.