PME/PMI : comment gagner en compétitivité avec la RSE ?

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Par Julien Vidal Modifié le 21 janvier 2014 à 18h12

La crise qui secoue l’Europe depuis quelques années risque-t-elle d’ébranler cet engouement récent pour le développement durable ? Peu probable, déclare une enquête publiée à l’occasion du Parlement des entrepreneurs d'avenir qui s'est tenu au Conseil économique social et environnemental.

Malgré les difficultés rencontrées avec la crise, les dirigeants d’entreprises sont toujours plus nombreux à mettre en place de nouvelles actions environnementales ou sociales. À la clé ? Une compétitivité accrue.

Faire face à la crise

Si le nombre d’entreprises se déclarant fortement touchées par la crise n’augmente pas (27%), les dirigeants estiment cependant que le plus dur reste à faire. Ils sont en outre 70% à juger, que les aléas économiques freinent la prise en compte des dimensions environnementales, sociales et sociétales de leurs activités.

Cette tendance est particulièrement marquée dans les petites structures, où la volonté de remplir le carnet de commandes semble pour l'heure capter l'essentiel des ressources.

La RSE, levier de compétitivité

Derrière ce tableau un peu sombre se cache une autre réalité, plus optimiste. « Si les dirigeants de PME-PMI interrogés ont aujourd'hui d'autres priorités, ils ne renient pas pour autant leurs engagements en matière environnementale ou sociale » indique le président de l’institut CSA, Bernard Sananès. « Ils affirment avec plus de force cette année que les actions de RSE (responsabilité sociale d'entreprise) sont des leviers de compétitivité » poursuit-il.

70% des dirigeants des PME de 50 à 99 salariés jugent ainsi que les actions en faveur du développement durable permettraient de se démarquer de la concurrence et de séduire davantage de consommateurs (64% pour les PME de plus de 100 collaborateurs et 70% pour celles qui salarient de 200 à 499 individus).

Sans surprise, ceux qui pilotent les plus petites structures sont légèrement plus tempérés. Un sur deux estime que la mise en place d'actions environnementales, sociales et sociétales permettrait de favoriser la compétitivité.

Les motivations, en terme de développement durable, sont liées principalement à la volonté de réduire les coûts de fonctionnement (97%), d’augmenter la performance économique de l’entreprise (96%), de répondre aux attentes du client (95%) et de diminuer et de prévenir les risques (95%). Certains entrepreneurs désirent également obtenir une certification ou un label (87%) ou d'anticiper l'arrivée d'une éventuelle obligation réglementaire (68%).

Ces chiffres ne sont pas simplement des paroles en l’air, puisque un directeur sur quatre affirme avoir déjà mis en place un reporting sociétal ou environnemental. Le pourcentage de dirigeants qui intègrent des actions environnementales ou sociales spécifiques dans la stratégie de leur entreprise est aussi en hausse de 16% en fin d’année 2013 et ils sont 81% à s'impliquer directement sur ces sujets.

Des actions concrètes

La gestion des déchets et effluents, la réduction des consommables, le recyclage des produits, la baisse de la consommation énergétique, la sensibilisation du personnel, font partie des mesures les plus largement répandues.

« Les décideurs s'engagent surtout sur des actions concrètes, assez faciles à mettre en oeuvre au quotidien et offrant des retours rapides » explique Bernard Sananès. Le bien-être au travail, le respect des droits fondamentaux de la personne, le développement d'une politique d'achats responsables, et l'éthique et la transparence sont des objectifs que les dirigeants tiennent à coeur. Tout comme la protection de la santé et de la sécurité du consommateur, ou la lutte contre le chômage et la précarité.

L’entreprise aurait-elle donc intérêt à tourner au vert, même en temps de crise ? « Surtout en temps de crise, la compétitivité vertueuse, c'est gagnant à tous les coups : former des gens est quelque chose de difficilement imitable. En adoptant des comportements écologiques, les entreprises gagnent sur le tableau de la réduction des déchets, de l'eau polluée, etc. Mais aussi sur celui du moral, et ça, c'est sûr que c'est inimitable » conclut Sylvie Rolland, directrice de la chaire « Performance des organisations » de l'université Paris Dauphine.

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 Julien Vidal est expert-consultant en énergies renouvelables. Le suivi technique et la minimisation des risques n'ont plus de secret pour lui. Il travaille principalement au Canada.

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