La précarité des étudiants, qui était une réalité avant la Covid-19 mais dont le gouvernement ne semble avoir pris conscience qu’avec la crise sanitaire, continue de défrayer la chronique et d’alimenter les débats. Chacun y va de sa solution : revenu universel, prêt étudiant à rembourser sous condition… Dernière idée en date : le titre restaurant dédié.
Un titre restaurant payé à moitié par l’État ?
Pas sûr que cette nouvelle idée pour lutter contre la précarité étudiante arrivera à bon terme, mais Anne-Laure Brin, députée Les Républicains, est malgré tout soutenue par une soixantaine de députés, essentiellement de son camp. Elle propose un « ticket restaurant étudiant », dans la proposition de loi qu’elle a déposée à l’Assemblée nationale le 9 février 2021.
Le principe est exactement le même que celui, bien connu, des titres restaurant classiques. Seule différence, alors que c’est l’employeur qui prend en charge une partie de la valeur du titre restaurant, là ce serait l’État qui compléterait, laissant malgré tout une partie à la charge de l’étudiant.
L’idée ce serait un ticket à 6,60 par jour, payé à 50% par l’État et 50% par l’étudiant (3,30 euros étant le prix du repas au tarif social au CROUS).
Aider les étudiants, oui, mais en faisant compliqué
La proposition de loi de la députée Anne-Laure Brin permettrait effectivement d’aider les étudiants à se restaurer voire à faire leurs courses… Surtout, elle vise à apporter une réponse de long terme alors que les repas au CROUS à un euro n’ont pas vocation à se pérenniser.
Néanmoins, c’est compliquer les choses pour rien : il faudrait de toute manière que l’étudiant débourse 3,30 euros, pour récupérer 6,60 euros. Il serait beaucoup plus simple de proposer à tous les étudiants sans exception une carte d’une valeur de 3,30 euros par jour, soit 99 euros (que l’on pourrait arrondir à 100 euros pour faire simple) à dépenser dans la restauration ou les courses. Le coût pour l’État serait le même, mais pas pour l’étudiant qui n’aurait pas à débourser un euro.