L'État, premier actionnaire de Renault, va accompagner le groupe automobile à travers la crise sanitaire. Un prêt garanti de 5 milliards d'euros va soutenir l'entreprise en difficulté.
Parmi les nombreuses entreprises qui souffrent de la période d'arrêt de l'activité en raison des mesures de confinement, Renault est particulièrement touchée. Une situation d'autant plus difficile que le constructeur automobile essuie de mauvais résultats : pour la première fois en dix ans, le groupe enregistrait en 2019 sa première perte. Et le bilan du premier trimestre 2020 est loin d'embellir la situation : les marques de l'entreprise accusent une baisse de 25,9%, avec 672.692 véhicules écoulés contre 908.348 au premier trimestre 2019. Les ventes de voitures de la marque au losange se sont établies à 427.929 unités (-25,8%), avec une contre-performance encore plus importante de Dacia : -40,1% avec 110.279 voitures vendues. Lada limite la casse avec une baisse de 3,2% (90.512 véhicules).
Des ventes en berne au premier trimestre
Par conséquent, le chiffre d'affaires est en baisse de 19,2%, à 10,125 milliards d'euros. Les ventes se sont particulièrement dégradées à partir de la deuxième quinzaine de mars, lorsque les mesures de confinement ont été mises en place et avec elles, la fermeture des usines. La passe difficile de Renault nécessite un remède de choc : c'est pourquoi l'entreprise va bénéficier d'un prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros. Bruno Le Maire l'a confirmé à TF1, en ajoutant : « Qu'est-ce qui est en jeu ? C'est notre industrie automobile, c'est un fleuron industriel qui appartient à notre culture, à notre histoire, Renault ! ». Le groupe représente également un million d'emplois en France.
Filet de sécurité
Clothilde Delbos, la directrice générale par intérim de Renault, a indiqué de son côté que ce prêt garanti était « un filet de sécurité, rien de plus ». Une manière de dire que l'entreprise va devoir puiser en elle-même les ressources indispensables pour rebondir après la reprise. Les perspectives demeurent néanmoins floues, comme pour l'ensemble du secteur automobile. Renault peut s'appuyer sur des liquidités à hauteur de 10,3 milliards d'euros, sachant que plus de 5 milliards ont été brûlés au premier trimestre.