Au 2ème trimestre 2013, la croissance économique devrait continuer de ralentir

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Par Steen Jakobsen Modifié le 16 avril 2013 à 2h23

Les prévisions de croissance économique sont déjà revues à la baisse partout dans le monde après les trois premiers mois de 2013.

La situation est à priori identique à celles de 2011 et de 2012, à une différence près et elle est de taille : les élections allemandes en septembre prochain. Le ralentissement de la croissance augmentera les tensions sociopolitiques en Europe, à l'instar du sauvetage récent de Chypre où les déposants ont été pris pour cible, où la crédibilité de la Troïka a été atteinte et où tout espoir que la zone euro puisse graduellement faire face à cette crise s'est évaporé.

Le consensus politique qui consiste à gagner du temps n'est plus efficace. Les gouvernements seront davantage confrontés à des chiffres de chômage grandissants et intolérables ainsi qu'au manque de croissance et de réformes qui permettent de faire avancer les économies.

Une comparaison entre les pays majeurs de la zone euro, le Royaume-Uni et les Etats-Unis montre que les Américains terminent en troisième position, juste derrière l'Espagne et l'Italie dans le classement des pays ayant réalisé le plus d'économies. Parallèlement, tant le Royaume-Uni que la France et l'Allemagne ont connu, dans cet ordre, une augmentation de leurs dépenses publiques.

Malgré la réduction des dépenses publiques, la banque prévoit une croissance modérée de 2% aux Etats-Unis en 2013, ce qui représente une baisse par rapport aux 2,1% de l'année dernière. Une accélération à 3% est à prévoir pour 2014. La situation économique nord-américaine n'est peut-être pas extraordinaire, mais le pays peut au moins se targuer d'une croissance modérée. Les prévisions sont bien plus sombres de l'autre côté de l'Atlantique, où la zone euro doit se résigner au fait que la récession est bien là et qu'elle va encore durer.

La Saxo Bank anticipe aussi une baisse de l'activité économique au sein de l'UE de 0,3% en 2013, après la baisse de 0,5% l'année dernière. Le taux de chômage quant à lui continuera d'augmenter cette année et tournera autour d'une moyenne de plus de 12%. La baisse de l'activité économique qui en résulte continuera d'alimenter l'inflation. Les économies de l'Italie et de l'Espagne resteront faibles, mais c'est surtout l'économie française qui préoccupe les stratèges de la banque de par l'incapacité du gouvernement français à instaurer des réformes.

En économie, un passager clandestin est quelqu'un qui profite de ressources, de biens ou de services sans devoir en payer le prix. Durant le premier trimestre de cette année, le monde est passé d'un état de passager clandestin à celui d'un désaccord flagrant à propos de la marche à suivre. Les bourses ont battu des records, mais l'emploi et la croissance - deux facteurs d'une importance majeure sur le long terme - ne s'améliorent pas.

Le monde politique ne peut plus être un passager clandestin. Les décideurs doivent maintenant faire face aux faits et proposer de réelles solutions, ce qui n'est pas nécessairement leur fort. Espérons toutefois que leur immobilisme n'affectera pas la micro-économie, car cette dernière se chargera des changements à leur place.

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Economiste en chef chez Saxo Bank

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