Alstom doit rester français, ou alors nous sommes foutus !

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Par Robert Lafont Modifié le 2 mai 2014 à 7h45

Dans cette drôle d affaire, notre élite économique et politique à l'exception de quelques esprits éclairés (Chevènement, Vedrine, Dupont-Aignan, Montebourg...) a capitulé. Le plus grave est que nous ayons abandonné la bataille avant même de la livrer. Une vraie défaite de la pensée !

Il a suffit que Monsieur Kron, président d'Alstom, négocie un accord en grand secret avec General Electric et une indiscrétion du Wall Street Journal pour que nos commentateurs se couchent en oubliant qu'en Grande Bretagne, une telle cession d'activité exigerait une Assemblée Générale extraordinaire des actionnaires et déclencherait une levée de boucliers comme dans la plupart des pays qui défendent leur souveraineté économique ! Il n y avait pas d'autre alternative, à les écouter. Comme si, en dehors de Siemens, une autre voie ne pouvait pas s'offrir autour de la Caisse des Dépôts, d'Areva, de Safran, la Banque Publique d'investissement (BPI), Total et Bouygues déjà au capital d'Alstom ?
Sommes nous à ce point tétanisés ou aveugles ? Le scandale du démantèlement d'Arcelor ne semble guère avoir suffit à nous avertir ! Ou alors c'est que nous doutons vraiment de nos capacités... C'est un tort, car Alstom dispose de savoir-faire indéniables et a simplement besoin de se concentrer sur quelques spécialités, quitte à engager des alliances ponctuelles. Mais certainement pas en se mettant dans les mains d'un concurrent, aussi respectable soit-il !
Chevènement l'a rappelé : "qui détient le capital, détient la décision ! " Il n est pas encore trop tard pour inverser le cours des choses. Si Bouygues veut sortir, que l'État fasse en sorte de reprendre ses parts afin de s'adosser à un consortium tricolore digne de ce nom ! Ce n est pas sorcier; il s agit d'un peu plus de 10 milliards d'euros... Une somme qui se trouve en France, la preuve en est avec le rachat de SFR par Numericable, qui n'a eu aucun mal à emprunter sur les marchés pour financer son projet de géant des télécoms.
Dans le cas contraire, que nos gouvernants ne nous parlent plus jamais d'impératifs industriels !
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Robert Lafont est un journaliste et entrepreneur français, président du groupe de presse éponyme qui publie près de quatre-vingts magazines, dont le célèbre magazine Entreprendre. Candidat à la reprise de France Soir, Le groupe Robert Lafont a relancé dernièrement une autre gloire de la presse française, Jour de France.

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