Réglementation financière : la forte hausse du coût de la compliance s’affirme comme une préoccupation majeure pour les acteurs du secteur financier

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Par Hannah Rossiter Publié le 11 mai 2020 à 6h38
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20%20% des professionnels de la finance considèrent que la compliance constitue actuellement leur principal défi.

Duff & Phelps, firme de conseil indépendante qui aide ses clients à sécuriser, restaurer et optimiser la valeur, grâce à ses expertise en évaluation financière complexe, transaction, investigation financière, support aux litiges et contentieux, cybersécurité, conseil en compliance et réglementation, ainsi qu’en matière de gouvernance, annonce la publication de son enquête annuelle « Global Regulatory Outlook », dédiée à l’analyse de la réglementation financière et de son évolution.

La 8ème édition de cette enquête montre que les établissements financiers affichent une confiance de plus en plus marquée vis-à-vis des dispositifs réglementaires dans la lutte contre la criminalité financière (64%). Pour autant, cette confiance est contrebalancée par une inquiétude grandissante vis-à-vis de l’augmentation des coûts de la compliance, notamment initiée par les grandes réformes de la dernière de la décennie (MIFID II, AIFMD, FACTA, etc.).

En effet, selon les estimations de l’enquête, les banques américaines ont connu, un an après l’entrée en vigueur du Dodd Franck en 2012, une augmentation de leurs dépenses en conformité de près de 50 milliards de dollars. Dans la continuité de cette dynamique enclenchée aux lendemains de la crise de 2008, près d’un tiers des répondants de l’étude (33%) affirme que les coûts de la compliance dépassent aujourd’hui 5% du budget annuel de leur entreprise. Cette augmentation s’explique, notamment, par les coûts liés aux salaires, aux frais d’audit et de conseil, ainsi qu’aux services juridiques qu’implique l’adaptation aux normes en vigueur.

Dans ce contexte, une part significative des professionnels interrogés (20%) considèrent que la compliance constitue actuellement le principal défi auquel les acteurs du secteur financier doivent faire face. Celui-ci se positionne juste derrière la guerre des talents (24%), dont l’un des principaux tenants relève de la difficulté des acteurs à recruter une main d’œuvre compétente sur les questions de conformité.

(Source : Duff & Phelps)

Londres perd son statut de première place financière face à New York

Au-delà de ce premier enseignement, l’étude rend compte également d’une évolution significative des hiérarchies à l’échelle mondiale. Ainsi, elle montre que New York (56%) ravit à Londres (34%) son statut de principale place financière, ce qui vient confirmer les résultats de l’enquête de 2019 qui donnait déjà la capitale britannique en recul (42%) face à sa rivale américaine (53%).

A cet égard, les incertitudes liées au vote du Brexit semblent avoir joué un rôle important. Pour autant, Paris, Francfort et Dublin sont également en perte de vitesse, étant considérées par seulement 2% des répondants comme des alternatives possibles à l’avenir. Ces projections attestent donc d’un recul généralisé de l’Europe en matière d’attractivité pour les professionnels du secteur financier.

Une possible transformation des hiérarchies mondiales au profit de l’Asie

Au contraire, l’étude atteste d’une montée en puissance des places financières asiatiques, avec notamment Singapour (5%) et Hong-Kong (4%) perçus comme de possibles leaders mondiaux à l’échelle cinq ans. C’est Shanghai, cependant, qui réalise la percée la plus spectaculaire, avec près d’un professionnel sur dix (9%) considérant que la ville occupera la première place à l’issue de cette période.

Ces chiffres montrent que près d’un répondant sur cinq (18%) anticipe, dans les années à venir, un déplacement des principaux centres de gravité de la finance internationale vers l’Asie.

(Source : Duff & Phelps)

La France marquée par une perte significative d’attractivité

Selon l’enquête, la France est l’une des grandes perdantes de la dernière année, avec des données qui attestent d’un recul de l’attractivité hexagonale. En effet, seulement 0,53% des répondants perçoivent Paris comme la première place financière mondiale. De même, ils sont à peine 0,54% à considérer que la France propose aujourd’hui la juridiction la plus favorable aux services financiers.

Les résultats du sondage ne permettent pas de donner une seule capitale européenne gagnante après Brexit. Paris a su tirer son épingle du jeu sur certaines activités, comme la gestion d’actifs, nos estimations montrant que presque un quart des sociétés de gestion agréées en 2019 résultent de relocalisations.

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Hannah Rossiter rejoint Duff & Phelps pour piloter l’activité CRC à Paris. Forte d’une expérience de 20 ans dans le secteur financier, acquise tant à Londres qu’à Paris, elle a conseillé et travaillé en France dans le milieu de la gestion d’actifs ces 12 dernières années. Hannah dispose d’une expertise en matière de réglementation et de compliance en France. Au sein de Duff & Phelps, elle déploiera une gamme de services à destination des sociétés de gestion, afin d’assurer l’adéquation de leur dispositif de conformité avec la doctrine de l’autorité de tutelle et plus largement avec la réglementation globale. Avant de rejoindre Duff & Phelps, Hannah a fourni des services similaires au sein d’un autre cabinet, après avoir acquis une forte expertise opérationnelle, juridique et en compliance au sein de sociétés de gestion entrepreneuriales en France. Elle a également travaillé dans le Financial Institutions Group en banque d’affaires chez ABN Amro, des deux côtés de la Manche. Hannah est titulaire d’une maîtrise de langues du King’s College, Londres, et d’un MBA à HEC. Elle détient également l’équivalent du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) en Angleterre où elle a démarré sa carrière en tant qu’avocate chez Clifford Chance.

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