Suppression d'emplois, réorganisation de la production, réflexion stratégique : Renault a sorti la grosse artillerie pour tenter de rebondir après la crise sanitaire.
Le constructeur automobile était déjà en grande difficulté avant même l'épisode du confinement. Pour la première fois en dix ans, Renault avait ainsi essuyé des pertes en 2019. La crise sanitaire n'a fait qu'accélérer l'urgence d'un plan de restructuration et d'économies pour redresser des comptes bien mal en point. La marque au losange a ainsi annoncé la suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France. L'entreprise assure qu'il n'y aura aucun licenciement sec, mais que des dispositifs de reconversion, de mobilité interne et de départs volontaires vont être mis en œuvre. En France, sur 14 sites industriels, seule l'usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) va fermer. Elle emploie 260 personnes. Son activité de recyclage de pièces va être transférée à Flins (Yvelines), qui compte 2.600 salariés.
Un site va fermer
L'usine de Flins, dont la rumeur annonçait la fermeture, va reconvertir son activité après l'arrêt de la production de la Zoé, programmé en 2024. Pour la Fonderie de Bretagne qui emploie 400 personnes, Renault va procéder à une « revue stratégique ». La région Bretagne va être impliquée pour réfléchir à l'avenir du site. Il en ira de même pour l'usine de Dieppe (400 emplois), qui produit l'Alpine A110 mais pas suffisamment, a déploré Jean-Dominique Senard, le président du groupe. Les usines de Douai et de Maubeuge (Nord) pourraient fusionner pour créer un centre d'excellence consacré aux véhicules électriques et utilitaires légers. Douai, qui produit déjà des Espace, Scenic et Talisman, va aussi récupérer l'assemblage de la Kangoo électrique.
600.000 véhicules pour chacune des 4 plateformes
Pour ce qui concerne l'activité internationale, l'entreprise suspend ses projets d'augmentation des capacités au Maroc et en Roumanie, et étudie l'adaptation des capacités de production en Russie ainsi que la rationalisation de la fabrication des boîtes de vitesse dans le monde. D'ici 2026, Renault va passer de 13 plateformes à seulement 4, « chacune permettant la production de plus de 600.000 véhicules par an », a expliqué Clothilde Delbos, la directrice générale. Les lancements de nouveaux modèles ne seront pas affectés : 22 lancements sont ainsi prévus sur les trois prochaines années.