Richesse et échange : deux concepts intimement liés

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Par Stéphane Geyres Modifié le 4 janvier 2013 à 19h24

Beaucoup des concepts et termes utilisés en économie prêtent souvent à confusion ou à polémique. C’est le cas de la richesse, mais aussi de l’échange, deux concepts pourtant très intimement liés. On assimile souvent, on caricature même, le riche comme un Picsou dont la fortune colossale en or ou en argent serait vaine car purement matérielle, incapable de lui donner accès à l’essentiel.

Or ce n’est pas à son accumulation de monnaie, ni même d’objets en tous genres, qu’on peut juger qu’un homme – ou une femme – est riche ou pas. La richesse n’est pas une notion absolue. Steve Jobs disait : « Etre l’homme le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas... Me coucher tous les soirs en me disant que nous avons fait quelque chose de merveilleux... Voilà ce qui compte pour moi. »

L’homme poursuit son bonheur, il a des envies, besoins et objectifs, qui chaque jour le motivent. Et c’est quand il s’en rapproche qu’il s’enrichit. Et ainsi chacun de nous chaque jour travaille ou fait avancer ses projets. Nos projets ont de la valeur, puisqu’ils nous motivent. C’est leurs produits qui constituent sa richesse aux yeux de leur auteur. Une chanson, une maison, un rendez-vous, une somme d’argent, bien sûr, qui nous permettra d’acheter quelque chose dont on a envie ou besoin.

Cette recherche de la richesse comme rapprochant du bonheur peut-être directe ou indirecte. Sur l’exemple de la somme d’argent, la somme n’est pas une fin en soi – ce qui fera plaisir aux critiques de « l’argent sale ». Cette somme permet d’envisager d’acquérir autre chose et de se rapprocher ainsi de son but ultime – une maison, un voyage, que sais-je ? L’argent, c’est la richesse à venir.

C’est ici qu’intervient l’échange. L’échange est partout dans la société, c’est même l’échange qui donne sens à la société. Et l’échange lui aussi est générateur de richesse, pourvu qu’il soit libre et spontané. J’achète à mon boulanger une miche pour un euro. C’est que pour moi la miche a plus de valeur que mon euro – sinon, pourquoi cet achat ? A l’inverse, pour le boulanger c’est mon euro qui l’enrichit plus que sa miche, sinon pourquoi me l’abandonnerait-il ? L’échange crée de la richesse.

Fruit de notre propre production ou de nos échanges, la richesse sur Terre est donc bien plus vaste que la seule monnaie. Mais elle n’a pas de définition universelle, elle n’a de sens que par celui que, chacun, nous lui donnons. La richesse globale croît car celle de chacun croît, par la production ou par l’échange. Trois réalités découlent de la richesse portée par l’échange, constatées dès le XVIe par les Scholastiques, puis par Turgot, puis reprises bien plus tard par Frédéric Bastiat, il y a plus de 160 ans.

La richesse n’est ni finie, ni statique, c’est un gâteau qui grossit constamment. Il est plus utile d’aider le gâteau à grossir de plus en plus vite, plutôt que de le contraindre et de le redistribuer plus petit.

La richesse ne résulte pas de la monnaie, c’est la monnaie qui transmet la richesse antérieure. La création de monnaie papier ne produit donc aucune richesse nouvelle – sinon la valeur du papier.

La bureaucratie étatique ne peut pas créer de richesse, car elle ne produit rien qui soit librement échangeable. Les services de la poste ? Oui, ils ont une certaine valeur. Mais comme ils ne sont pas en concurrence face à d’autres, comment savoir s’ils ont plus de valeur que leur concurrents ? Un service, pour enrichir, doit avoir été spontanément choisi. Subir une contrainte n’a jamais enrichi personne. Un service en situation de monopole ne laisse pas ce choix. Il n’est donc pas possible se savoir si la poste est une source de valeur ou de contrainte et donc si elle nous enrichit.

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Simple citoyen viscéralement optimiste, consultant informatique, 25 ans d'expérience, bilingue, ayant vécu dans 5 pays sur 3 continents et connu l'aventure de la création d'entreprise - dans un pays ou c'est mal vu et très aléatoire. Libéral convaincu et même libertarien, venu au libéralisme après des années d'errance politique et une grande déception de la droite traditionnelle, de ses présidents de la 5eme république et de la "rupture" de 2007. Autodidacte et curieux, découvre l'école autrichienne d'économie et engloutit les opus magni de Mises, Rothbard et Hoppe en quelques mois, puis découvre le libéralisme en tant que doctrine et modèle social. La lecture de Salin, Ron Paul, Hazlitt, Ayn Rand et même Mandelbrot finit de me convaincre du bien fondé de l'analyse libérale. Commence alors le projet de contribuer à mieux faire connaître et comprendre le libéralisme, pour que nos enfants vivent dans un monde digne d'eux...

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