En Russie, la Société Générale envisage une possible expropriation

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 4 mars 2022 à 9h05
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© Rosbank
2,8%En 2021, les activités russes de la Société Générale ont généré seulement 2,8% du produit net bancaire du groupe français.

« Le Groupe a plus que suffisamment de liquidités pour absorber les conséquences d’un éventuel scénario extrême, à savoir l’expropriation de ses droits de propriété sur ses actifs bancaires en Russie », a fait savoir par communiqué le groupe Société Générale le 3 mars 2022.

La Société Générale prête au choc lié à une éventuelle expropriation de sa filiale russe

Le ciel s’assombrit pour le secteur bancaire russe. Après l’interdiction de transférer des liquidités hors du pays puis la mise en place de frais à hauteur de 12% au bénéfice de la Banque de Russie pour l’achat de devises étrangères, la Société Générale se prépare désormais au pire. Le groupe bancaire français craint désormais une expropriation pure et simple de ses actifs en Russie.

C’est une petite phrase glissée dans un communiqué relatif à la situation du Groupe en Russie, censé avant tout rassurer, mais quiconque l’a lu en entier aura remarqué : « Le Groupe a plus que suffisamment de liquidités pour absorber les conséquences d’un éventuel scénario extrême, à savoir l’expropriation de ses droits de propriété sur ses actifs bancaires en Russie », anticipe désormais la Société Générale.

Après tout, les activités russes pèsent peu au sein du bilan de la Société Générale

Rosbank, la filiale russe de la Société Générale (détenue à 99,97% par le groupe tricolore) pèse beaucoup sur le marché russe : il s’agit de la 11e plus grande banque du pays en termes d’actifs, c’est également la 11e banque du pays en termes de bénéfice net. Toujours est-il que Rosbank et les autres activités de la Société Générale en Russie pèsent peu au sein du groupe : 1,7% seulement, soit 18,6 milliards d’euros au 31 décembre 2021. En 2021, Rosbank a généré seulement 2,8% du produit net bancaire de l’ensemble du groupe et 2,7% de son chiffre d’affaires.

Le 3 mars 2022, l’agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note de la Russie de « B » à « BBB », en d’autres mots, le risque d’insolvabilité du pays est perçu comme réel. Quelques jours plus tôt, Moody’s, l’autre grande agence de notation, avait fait de même en abaissant la note de la Russie de « Baa3 » à « B3 ».

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

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