En 2017, la part de femmes créatrices d’entreprises en France est de 38%, contre 32% en 2014. Ça progresse ! Bonne nouvelle pour la France, car les entreprises dirigées par des femmes ont en moyenne une profitabilité supérieure de 9% par rapport aux sociétés dirigées par des hommes Et toc !
Sur-représentées dans le monde du financement participatif (59% des collectes lancées portées par des femmes), Alice Lauriot dit Prévost, co-fondatrice de la plateforme Tudigo, côtoie des entrepreneuses au quotidien et connaît leurs problématiques : « « Mon entourage ne me pousse pas à y aller », « J’ai fait le RDV de banque avec un ami, pour donner du crédit à mon projet » sont des phrases que j’entends souvent ; il y a encore parfois de vrais obstacles sexistes, qu’on doit réussir à lever progressivement. » C’est parti pour 7 conseils qui me semblent clés !
Conseil n°1 : faites-vous accompagner par un conseiller d’entreprise
Que ce soit les chambres consulaires (CCI, CMA, CA), les réseaux Initiative France, France Active ou Adie, ou encore les cabinets d’expert-comptables comme Cerfrance, tous proposent des accompagnements personnalisés pour donner toutes les chances de réussite à votre projet. Depuis peu, il existe aussi des réseaux dédiés uniquement aux femmes entrepreneures :
- Connaissez-vous par exemple Action’elles ? Cette association, en plus de l’accompagnement qu’elle propose, met en relation les créatrices avec des chefs d’entreprises expérimentées, pour créer du partage d’expérience. Le réseau Les Premières a créé des incubateurs et pépinières d’entreprise, pour les projets innovants, créés par des femmes. Les entreprises peuvent y être hébergées pendant 1 an.
- Il y a aussi le réseau Force Femmes, qui accompagne les femmes en 2ème partie de carrière, c’est-à-dire ayant 45 ans ou plus. On y trouve à chaque fois un accueil bienveillant et des tas de contacts, opportunités. The WeTeam, créé par Aude Joel, pour rassembler les femmes entrepreneurs ou intrapreneurs dans l’environnement
- Et si vous êtes dans le web, Girlz in Web valorise les femmes dans le numérique et les nouvelles technologies. L’association propose des événements sur le thème du numérique, et c’est l’occasion d’y faire des rencontres enrichissantes. Dans la même veine, il y a aussi StartHer (anciennement Girls in Tech Paris).
Conseil n°2 : diversifiez vos sources de financement
La banque ne veut pas financer votre projet, sous prétexte (vous le soupçonnez fort), que vous êtes une femme ? Qu’à cela ne tienne ! Vous pouvez solliciter de nombreuses autres sources de financement, et vous verrez que c’est ensuite la banque qui vous rappellera ! Connaissez-vous par exemple le prêt d’honneur ? Le micro-crédit ? Tout est expliqué sur le site internet www.lesaides.fr.
Spécifiquement dédié aux femmes, le dispositif FGIF (Fonds de Garantie à l'Initiative des Femmes) a été mis en place par France Active en 1989. Il s'agit d'une garantie bancaire, destinée à faciliter l'obtention de prêts bancaires par les femmes chefs d'entreprise. Cette garantie est mobilisable pour des projets de création, reprise ou développement d'entreprise. Ce dispositif n'est pas exclusif des autres aides à la création d'entreprise.
Conseil n°3 : créez-vous un réseau
Rejoignez des réseaux et faites-y de « belles rencontres ». Comment on fait ça ?
- Lors d’événements sur Meetup : en fonction de votre ville et de vos centres d’intérêts, vous rencontrez des personnes concernées par vos thématiques, et peut-être un.e futur.e associé.e
- Des groupes Facebook existent, comme « Les Entrepreneuses qui Déchiiiiiirent » (27k membres) : ça vaut le coup de s’y inscrire pour se sentir moins seule et demander de l’aide/des avis.
- Vous pouvez aussi lancer l’initiative de dîners de copines, où vous réunissez quelques amies entrepreneures (ou pas) et chacune vient à son tour avec une autre amie. On échange des conseils, on se revoit ensuite à 2 pour parler boulot, échanger des compétences. C’est un vrai temps pour prendre de la distance, reprendre des forces et se re-booster !
Conseil n°4 : capitalisez sur vos talents
Etre chef d’entreprise ça demande d’être à l’aise dans 1 000 domaines. Or, quand on se lance (et après d’ailleurs aussi), on l’est rarement. Alors le mieux, c’est d’abord d’identifier ce pour quoi VOUS êtes particulièrement douée, ce que vous faîtes avec facilité et aisance, de manière excellente, mieux que les autres – il y a forcément quelque chose ! Ce sera aussi, par ricochet, ce que vous aurez le plus de plaisir à faire : c’est votre TALENT. Il y a ensuite vos COMPETENCES, ces capacités acquises grâce à vos études, vos précédentes expériences pro. Une fois vos talents et compétences identifiés, vous avez les domaines dont vous allez vous occuper en priorité, à fond. « Mais quels sont mes talents et mes compétences ? » allez-vous me dire.
Pour connaître vos TALENTS, vous pouvez :
- Ecrire un email à 5 personnes proches, amis ou famille, et leur demander ce pour quoi ils trouvent que vous êtes particulièrement douée dans la vie. Vous serez surprise des résultats !
- Pour aller plus loin, vous pouvez faire le test de Strengths Finder, de Gallup, que j’ai trouvé très utile pour ma part ou encore le MBTI, très enrichissant également. Vous pouvez aussi contacter des coachs, comme Caroline Ladousse, activatrice de talents chez Cometa, ou lire Le livre pour découvrir vos talents, de Thierry Dubois ou Mécanisme Opératoire d’Excellence, de Joel Guillon.
Pour connaître vos COMPETENCES :
- Ecrire un email à 5 anciens collègues ou étudiants avec qui vous avez été en groupe de travail, et demandez-leur quelles sont, selon eux, vos 3 grandes forces. C’est ce qu’on appelle le Questionnaire d’image publique.
Conseil N°5 : pour le reste … demandez de l’aide !
Pour le reste, je vous conseille de solliciter (au début du moins) quelqu’un de votre entourage proche pour vous aider une soirée de temps en temps ou en week-end sur les problématiques qui vous paraissent être le bout du monde (compta, administratif, lancer votre page Facebook etc.). Accueillez-le/la avec un bon thé et un gâteau maison, et par la suite vous pouvez le/la remercier pour son aide en le/la mentionnant sur votre site ou en lui offrant vos tout premiers produits ou services !
Conseil n°6 : inspirez-vous !
- En lisant des interviews de Rolemodels, des femmes qui montent des projets ambitieux : Julia Bijaoui, Sandra Rey ou de femmes chefs d’entreprise autour de vous comme Pauline Douguet, qui a lancé son épicerie Zéro Déchet à Tregunc (29).
- En regardant des tedtalks inspirants ; j’aime particulièrement ces trois-là : trouver le pourquoi d’un projet entrepreneurial, le pouvoir de la vulnérabilité, le langage du corps
- En découvrant des lectures qui vont vous conforter dans votre choix d’entreprendre (j’ai adoré Créer le job de ses rêves et la vie qui va avec, d’Alexis Botaya et Corentin Orsini) ou qui vont vous aider à booster votre créativité (Voler comme un artiste, et Partager comme un artiste d’Austin Kleon)
Conseil n°7 : ménagez-vous, et découvrez l’ALG !
Les femmes entrepreneures ont une terrible manie : leur exigence de multi-superwomen. Une fois qu’on le sait, il suffit (plus facile à dire qu’à faire) de se forcer à prendre du temps pour SOI, et pas seulement pour son projet, son couple, son enfant. L’ALG peut peut-être vous y aider. L’ALG, c’est un neurochirurgien de renom qui m’en a parlé, lorsqu’après 4 ans passés chez L’Oréal au marketing, mon cerveau était en surchauffe. ALG ça veut dire « Activité Libre et Gratuite » et ça consiste à faire le vide pour recharger les batteries. Mais faire VRAIMENT le vide. Se poser seule et mettre un réveil dans 10/20/30/45 voire 60 minutes, et pendant ce temps-là faire redescendre la température de son cerveau. Il faut imaginer que son cerveau c'est une casserole d'eau bouillante, qu'il faudrait faire refroidir. Si on coupe le feu, et qu’on laisse repose 10 min, c'est bien mais c'est encore très chaud. 20 min ça commence à être presque tiède, et ainsi de suite… Au bout d’1h l’eau est enfin complètement froide.
3 lieux de prédilection pour faire une ALG, en fonction de ce qui vous met le plus à l’aise :
- à la table d'un café, seule, vous regardez ce qui se passe autour de vous et vous imaginez la vie des gens
- dans un parc, sur un banc, si vous préférez contempler la nature
- dans un lieu sacré enfin, si vous préférez l’aspect spirituel
Sinon, il y a aussi l’application Petit Bambou, avec même un programme à faire dans les transports : j’entends d’ici les reines de l’optimisation de leur temps qui sourient !