Jeudi 24 juin 2021, devant le siège de SFR, opérateur propriété de la holding luxembourgeoise Altice du milliardaire Patrick Drahi, c’était l’heure de la manifestation. À la suite de l’appel des syndicats, les salariés ont débrayé contre l’annonce du plan social qu’ils jugent suivre une logique économique alors que l’entreprise se porte plus que bien.
Tous les voyants au vert pour SFR
Comme pour l’ensemble des opérateurs, 2020 a été une très bonne année pour SFR : tous les voyants sont au vert. L’opérateur a gagné des abonnés, a vu son chiffre d’affaires augmenter de 2,4% (à 10,6 milliards d’euros) et a connu un résultat net avant impôt de 4,218 milliards d’euros, en hausse de 3%. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir annoncé, en 2020, un plan social avançant, comme cause, la Covid-19.
Or, c’est ce plan social qui ne passe pas. Abdelkader Choukrane, élu du syndicat Unsa interrogé par FranceTVInfo le 24 juin 2021, estime que ce plan social n’est pas justifié : « il n'y a qu'une raison, celle des suppressions de poste pour des raisons purement financières ». Le groupe a en effet annoncé la suppression de 2.000 postes environ, dont moins d’un quart (400) chez son réseau de distribution, les boutiques, dont la fréquentation a fortement baissé à cause de la Covid-19.
SFR change de ton dès le début de la crise sanitaire
Les syndicats ont donc appelé à manifester devant le siège social de l’entreprise, notamment à cause du changement de discours de la direction. Abdelkader Choukrane souligne à FranceTVInfo, qu’en 2020, « ils nous disaient que tout allait bien » et que « l’emploi était stable sur les deux ans ». Or, dès le début de la crise de la Covid-19, le discours aurait changé.
« Trois mois après, ils sont revenus avec un projet de suppression en nous parlant de la crise du Covid, qui ne touche pas les télécoms. Ils ont ensuite invoqué qu'il y avait de la concurrence dans les télécoms », explique le syndicaliste.