Smart grids : la France vend son savoir-faire à l’Inde

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Par Sébastien Denis Modifié le 8 février 2016 à 13h51
Linky Edf
26%Pour 26 % des Français la consommation d'énergie est un des enjeux principaux de la Smart City.

François Hollande a profité de son voyage en Inde pour vendre les capacités tricolores en matière de smart grids, tandis que le pays est engagé dans un vaste projet de villes intelligentes. Les Français peuvent d’ailleurs d’ores et déjà constater les effets positifs de ces nouvelles technologies grâce à la pose du compteur communicant Linky.

« Nous construirons 100 nouvelles villes, capables grâce aux nouvelles technologies et aux infrastructures, d’adhérer au concept de développement durable », expliquait le Premier ministre indien lors des dernières élections législatives. Le gouvernement entend donc bien redynamiser les zones urbaines grâce à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Des outils qui seront mis au service de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens et qui permettront de faire émerger un nouveau modèle de villes durables, connectées et intelligentes.

Un savoir-faire tricolore reconnu

Si l'Inde possède de véritables compétences dans le domaine du numérique, elle devra s'appuyer sur des investissements et des savoir-faire étrangers pour pouvoir mener à bien ce défi sans précédent. Plusieurs pays se sont d'ailleurs d'ores et déjà positionnés : la Chine, le Japon, l'Allemagne, la Russie, la Grande-Bretagne ou encore la France. Le président de la République, François Hollande, a en effet profité de sa visite officielle de trois jours en Inde pour vendre le savoir-faire tricolore en matière d'énergie décarbonée et d'urbanisation intelligente.

Les négociations menées à New Delhi par la délégation d'officiels français ont par exemple permis à l'électricien EDF de signer des accords dans le domaine des énergies bas carbone (nucléaire et renouvelables) et des villes durables. L'accord de collaboration passé avec la société publique Engineering Projects India, vise à accompagner le développement de certaines des villes locales qui participent au programme des 100 smart cities.

Ces accords apparaissent aujourd'hui comme une véritable reconnaissance de l'expertise française sur la scène internationale. À l'heure de la transition énergétique pour la croissance verte, la France fait en effet figure de bon élève dans le domaine du déploiement des réseaux intelligents et de la généralisation des compteurs communicants. L’Hexagone a en effet misé sur l'utilisation des smart grids pour réduire à l'échelle nationale ses consommations énergétiques. Ces réseaux intelligents ont pour vocation de gérer de manière optimale l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité, et ainsi favoriser les économies d'énergies pour les producteurs comme pour les consommateurs d'électricité. Les compteurs Linky (pour l'électricité) et Gazpar (pour le gaz) constituent d'ailleurs une première déclinaison de ce concept de smart grids.

Le faux sujet des ondes

Connectés, ces dispositifs permettent d'une part au gestionnaire réseau d'ajuster plus facilement la production d'énergie en fonction de la consommation et, d'autre part, de faciliter l'intégration des énergies renouvelables dans le mix tricolore. « Consommer moins mais mieux », telle est l'ambition des réseaux de demain. ERDF, la filiale d’EDF chargée du projet Linky, a d’ailleurs commencé à installer les premiers compteurs communicants dans les foyers français ; à terme, ils seront 35 millions à en bénéficier.

Selon un sondage de l'Observatoire des politiques publiques, réalisé en septembre 2015, près de huit Français sur dix jugent important ou prioritaire ce développement numérique des villes. La réduction de la dépense publique et l'amélioration de la sécurité arrivent en tête des priorités assignées aux « villes intelligentes ». Mais les Français interrogés mettent également l'accent sur la dimension écologique de la smart city, 26 % d'entre eux jugeant que l'un des enjeux principaux de la ville intelligente reste la diminution de la consommation énergétique.

Autant de points positifs que certaines associations ou journalistes ont tenté de descendre en flèche, en présentant le boitier communicant comme nocif pour la santé en raison des ondes qu’il émet. Si la preuve du contraire a été démontrée et répétée, les anti-Linky ne désarment pas, le plus souvent pour le principe. Un coup dans l’eau, quand on sait que le compteur émet moins d’ondes qu’un… radioréveil.

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Conseiller énergétique, Sébastien Denis réalise des diagnostiques de performance énergétique auprès de particuliers et de professionnels, et participe à l'élaboration de stratégies durables pour ses clients.

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