SNCM : l’Etat prêt à aligner 800 millions d’euros pour sauver la compagnie maritime

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 6 mai 2014 à 10h56

L’affaire Alstom a éclipsé d’autres crises entrepreneuriales, au premier rang desquelles celle de la SNCM. La compagnie maritime en faillite pourrait bénéficier du soutien financier d’un allié de poids, l’Etat, qui est prêt à relever le défi d’injecter discrètement 800 millions d’euros dans l’entreprise, sans se faire sanctionner par l’Europe.

L’opération aurait presque pu passer inaperçue sans l’indiscrétion du Canard enchaîné.

800 millions d'euros pour sauver la SNCM

Le quotidien satirique révèle en effet ce mardi 6 avril que l’Etat pourrait essayer de renflouer la SNCM avec 800 millions d’euros, lui permettant de financer quatre nouveaux navires. L’hebdomadaire déclare aujourd’hui qu’un rapport confidentiel aurait été remis au secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, recommandant une intervention de l’Etat. Un document qui aurait été rédigé avec l’aide d’un cabinet d’avocats, Linklaters.

Le gouvernement veut éviter la faillite de la compagnie maritime

Ce rapport, l’entourage du ministre avait communiqué dessus, rappelant que l’actionnariat salarié de la SNCM et le directoire de l’entreprise l’avaient aussi reçu. Le gouvernement s’était en revanche bien gardé de révéler les conclusions de l’étude, des conclusions livrées aux médias de brut en blanc, ce mardi, par le Canard enchaîné. Le journal ajoute qu’il "reste alors la main secourable des pouvoirs publics qui veulent à tout prix éviter l’explosion d’une bombe sociale à Marseille".

Le risque d'une nouvelle condamnation par la Commission européenne

Le problème est que si l’Etat venait à financer la SNCM à grands renforts de millions d’euros, la compagnie maritime serait de nouveau sous la menace d’une nouvelle sanction de Bruxelles. La Commission européenne avait en effet déjà condamné la SNCM à une amende de 440 millions d’euros, pour avoir reçues des subventions publiques jugées illégales lors de sa privatisation en 2006. A vouloir sauver à tout prix l’entreprise, l’Etat ne finirait-il pas finalement par la condamner ?

Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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