Sondage : 60 % des Français opposés à l’augmentation de la CSG

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Par Frédéric Latrobe Modifié le 12 juillet 2012 à 4h42

A la recherche d'impôts nouveaux mais "justes", le gouvernement étudie l'hypothèse d'une augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée), impôt qui devait à l'origine être éphèmère... Un point de CSG en plus rapportant en théorie 11 milliards, la Cour des Comptes estimant qu'il faudra trouver 33 milliards de recettes (ou d'économies) supplémentaires en 2013 pour tenir les objectifs de réduction des dépenses publiques, il est tentant de faire simple en augmentant la CSG de trois points.

Sauf que les Français, interrogés cette semaine par Opinion Way pour Tilder et LCI, y sont majoritairement défavorables. 60 % s'y opposent, contre 37 % qui sont pour, dont seulement 6 % de très favorables.

Par ailleurs, le sondage révèle sur un tout autre sujet que 62 % des Français restent confiants en l'avenir du secteur automobile en France. Cela veut-il dire qu'ils seront favorables à une aide publique, type prime à la casse, qui ne profite mécaniquement qu'à ceux qui achètent des voitures, ou les construisent ?

Retrouvez ci-dessous l'analyse de Frédéric Latrobe, de Tilder :

Au lendemain de la Conférence Sociale, qui a réuni pendant deux jours syndicats et patronat et a été le théâtre de plusieurs annonces du gouvernement, l’augmentation de la CSG est loin de faire l’unanimité chez les Français qui ne souhaitent majoritairement pas que soit augmenté cet impôt direct, même pour financer la protection sociale.

C’est certainement pour cela que le gouvernement manie ce sujet avec une grande prudence et une grande habileté depuis quelques jours. On a en effet assisté en ce début de semaine à un exercice de communication du « non-dit » plutôt réussi : parmi les sujets qui ont entouré la Conférence Sociale, l’augmentation de la CSG est celui qui a émergé alors même qu’il n’a pas été abordé officiellement.

La stratégie est celle du ballon d’essai et de la lente préparation de l’opinion. Tout en laissant ouvert le champ des possibles pour financer la protection sociale, sans démentir avec vigueur l’option CSG, le gouvernement évite le reniement d’un engagement de campagne et laisse à d’autres le soin de faire cette recommandation, comme peut-être le haut conseil pour le financement de la protection sociale qui rendra son rapport début 2013. Ce sera alors davantage la situation comptable qui l’imposera que l’arbitrage politique.

Dans les autres sujets d’actualité cette semaine figure l’avenir du secteur automobile en France. Malgré les difficultés rencontrées par les industriels et largement relayées dans les médias, ce sujet conserve une forte dimension symbolique dans l’opinion publique. Si les Français restent confiants, ils sont tout de même plus d’un tiers à prédire un avenir sombre pour l’une des principales industries françaises.

On voit bien qu’avec de grandes entreprises emblématiques, hier Air France, aujourd’hui PSA, l’impact psychologique de la crise dans l’opinion est démultiplié. On bascule dans une autre dimension, ce qui crée une obligation de gestion en communication d’une toute autre ampleur. On passe de l’exemple, celui de la PMI locale, au symbole, celui de l’industrie nationale. Quand un symbole est touché, la réplique doit elle-aussi tenir du symbole : le gouvernement doit donc rapidement définir l’écriture symbolique de sa nouvelle stratégie industrielle nationale. Sur un autre sujet, c’est ainsi qu’avait émergé par le passé le concept du patriotisme économique, porté par un certain Dominique de Villepin...

Fiche technique :

Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Mode d’interrogation : L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview). Dates de terrain : les interviews ont été réalisées du 10 au 11 juillet 2012.

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Ancien chef du service politique à BFM Radio, Frédéric Latrobe est aujourd'hui directeur associé chez Tilder, un des leaders du conseil en communication pour les Directions Générales des grandes entreprises.

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