L’application StopCovid, développée par le gouvernement et encensée par Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, ne semble pas convaincre les Français. Ces derniers s’inquiètent pour leurs données, mais surtout pour l’efficacité du traçage numérique. Pour l’instant, elle serait un échec en termes d’usage… mais a rapporté au gouvernement une plainte de plus, cette fois pour favoritisme.
Seulement 2% de la population française a activé StopCovid
Après avoir été retardée de quelques heures, le 2 juin 2020 l’application StopCovid de traçage numérique développée par la France est apparue sur l’App Store d’Apple et le PlayStore de Google. Les Français ne se sont toutefois pas rués dessus : selon Le Monde, qui a interrogé le cabinet du secrétaire d’État au Numérique, seulement 1,4 million d’activations ont été enregistrées au 9 juin 2020, soit après une semaine.
Par activation, toutefois, on ne parle pas des téléchargements mais bien de l’action d’avoir cliqué sur « j’active StopCovid » après avoir autorisé l’application à utiliser le Bluetooth. Néanmoins, combien de ces activations ont été maintenues après, par exemple, une première extinction du smartphone ? Quand bien même les 1,4 million de Français ayant activé l’application l’utilisent tous les jours, cela ne représenterait, au final, que 2% de la population. On est loin de l’adoption massive espérée.
Anticor soupçonne du favoritisme sur StopCovid
S’il manque des données fondamentales pour connaître effectivement l’utilisation de StopCovid, la question du développement et de l’hébergement de l’application font débat. Une enquête de L’Obs aurait permis d’estimer les coûts de développement et, surtout, d’hébergement : entre 200.000 et 300.000 euros par mois. Des coûts beaucoup plus élevés que les prix du marché, selon les experts, et qui posent question : aucun appel d’offre n’a été lancé par le gouvernement qui a confié StopCovid à 3DS Outscale, filiale du groupe Dassault, et à Cap Gemini.
Une opacité suffisante pour qu’Anticor, association de lutte contre la corruption, décide de saisir le Parquet national financier le 9 juin 2020, afin qu'une enquête soit ouverte pour favoritisme. Une nouvelle plainte de plus pour le gouvernement alors que celles concernant la gestion de la crise sanitaire se multiplient.