Uber, la start-up spécialisée dans les véhicules de tourisme avec chauffeur, fait face à un sérieux problème qui menace rien moins que l'équilibre de son modèle économique. Ce même modèle qui lui permet aujourd'hui de prospérer : l'entreprise californienne est en effet valorisée plus de 50 milliards de dollars.
Une conductrice Uber a porté plainte contre la start-up à San Francisco. Elle réclame de la société l'indemnisation des frais occasionnés dans le cadre de ses fonctions. Or, Uber n'y a nul intérêt car cela reviendrait à embaucher cette conductrice, qui deviendrait dès lors une salariée avec tout ce que cela représente de frais supplémentaires et d'obligations légales.
Justice
Malheureusement pour Uber, la justice a donné raison à la plaignante. Uber, qui estime n'être qu'une plateforme neutre de mise en relations entre un chauffeur et un client, a fait appel de cette décision, repoussant un peu plus l'échéance. Mais la société n'est pas au bout de ses problèmes, car un recours collectif s'est constitué qui cherche à étendre la responsabilité d'Uber à tous les chauffeurs américains.
Embauche forcée
Aux États-Unis, ils sont plusieurs milliers à fonctionner avec Uber, mais dans le monde ils sont plus d'un million. Si cette class action devait aboutir, Uber serait forcé d'embaucher ces conducteurs (au moins dans l'État de Californie), ce qui serait proprement intenable — l'entreprise n'emploie que 2 200 personnes pour gérer ses affaires. Et c'est sans compter les actions de groupe qui pourraient être tentées ailleurs aux États-Unis…